Par la grâce de D.ieu,
21 Chevat 5709,
Au grand Rav, ‘Hassid érudit qui craint D.ieu,
le Rav M.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 15 Chevat, avec le chèque de dix dollars, destiné à l’aide aux réfugiés, de la part de monsieur ‘Haïm Yossef et je vous en remercie. Vous trouverez ci-joint un reçu pour ce donateur.
Je suis surpris qu’après tout notre échange sur l’oeuvre du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et le Ma’hané Israël dans votre ville, nous n’ayons pas encore pu constater des résultats concrets. En tant que grand Rabbin de l’union des communautés de Worcester et qu’ami fidèle de notre institution, je ne comprend pas que vous n’agissiez pas, que vous ne participiez pas à nos réalisations, par exemple en organisant des appels dans votre communauté. Devons-nous, chaque jour, taper à la porte de votre coeur?
De même, je suis surpris que votre frère, le Rav I.(2), qui, auparavant, prenait, dans sa ville, une part très active à toutes les réalisations du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et de Ma’hané Israël, ne donne plus de nouvelles, depuis qu’il a déménagé.
Je vous demande donc encore une fois d’encourager votre frère, de l’engager à renouveler et à renforcer sa participation à notre oeuvre. Pour quelqu’un comme vous, il est inutile d’en souligner l’importance.
Nous attendons, très prochainement, de bonnes nouvelles, car il est difficile d’imaginer à quel point notre situation est difficile, mettant en cause la poursuite du programme ambitieux que nous a assigné mon beau-père, le Rabbi Chlita.
Ce qui vient d’être dit sera lié à une idée de notre Paracha. Commentant le verset "si tu prêtes de l’argent à Mon peuple", la ‘Hassidout en applique les termes à la descente de l’âme dans le corps, comme l’explique le discours ‘hassidique figurant dans le fascicule que vous trouverez ci-joint. Cette âme, en effet, est à la fois un prêt et un dépôt.
Parfois, la ‘Hassidout souligne le rôle prépondérant du prêt. C’est ce que dit le Likouteï Torah. D’autres fois, elle avance la thèse inverse, comme dans ce discours ‘hassidique. En fait, il n’y a là aucune contradiction et tout dépend si l’on est au début ou bien au milieu du service de D.ieu, en particulier pour ceux qui ont d’ores et déjà acquis une certaine élévation.
En tout état de cause, la qualité de l’emprunteur, par rapport au prêteur, réside dans l’effort qu’il doit faire pour se procurer le dépôt, ce qui lui permet d’obtenir les deux tiers de la récompense(3). C’est la raison pour laquelle, D.ieu prit une couronne et en plaça deux sur la tête de ses enfants(4), selon le Midrach Vaykra Rabba, à la Parchat Kedochim, comme cela est expliqué par ailleurs(5).
On peut déduire de tout cela à quel point l’effort de l’homme est important et donc l’immense perte que constitue son absence. Selon le principe établi, la révélation céleste est liée à l’effort de l’homme. Chacun doit donc venir physiquement en aide aux autres, même si les sommes qu’il collecte par son effort appartiennent à d’autres personnes.
Cet exposé concis sera sans doute suffisant pour quelqu’un comme vous. J’espère avant tout qu’il aura un effet concret.
J’attends de vos bonnes nouvelles et vous souhaite tout le bien,
Le directeur du comité exécutif(6),
Notes
(1) Le Rav Meïr Greenberg, de Worcester, Massachusetts.
(2) Le Rav Its’hak Greenberg.
(3) Le troisième tiers étant pour le prêteur, qui avance effectivement l’argent.
(4) C'est-à-dire des enfants d’Israël, lors du don de la Torah, lorsque ceux-ci dirent: "Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons".
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Dans le discours ‘Hassidique du Tséma’h Tsédek, intitulé "si tu prêtes de l’argent à Mon peuple", qui est actuellement sous presse". Ce texte figure dans le Or Hatorah Michpatim, page 1170, Chemot tome 8, page 3030.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.