Lettre n° 486

Par la grâce de D.ieu,
2 Sivan 5709,

A monsieur Barou’h Levitin(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre en son temps et, jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de vous répondre, du fait de mon travail de préparation à la publication de quelques ouvrages, en particulier du texte de la causerie(2) de Lag Baomer, du fascicule qui sera édité à l’occasion de la fête de Chavouot et de l’histoire complète de Chavouot(3). J’ai demandé que l’on vous envoie un exemplaire de tout cela. Vous trouverez, ci-joint, un exemplaire de l’histoire de Chavouot.

J’ai été satisfait de lire, dans votre lettre, que le récit de Binyamin Wolf et des autres Justes cachés, que rapportent les mémoires(2), ont fait une impression forte et positive sur les membres de votre communauté.

Vous auriez pu leur faire tout spécialement remarquer deux leçons que chacun d’entre nous et chacun d’entre eux peut tirer de ces histoires:

A) Dans la relation avec son prochain: Chaque fois que l’on rencontre un Juif, on doit garder présent à l’esprit, même s’il semble très simple ou, pire encore, indigne de confiance, même si on ne le connaît pas réellement, qu’en réalité, nous n’avons pas les moyens de savoir qui il est réellement.

En effet, il y a toujours eu, dans le peuple juif, des Justes cachés et il y en a encore. Et, ceux-ci sont bien plus de trente six. On doit donc accorder à son prochain toutes les circonstances atténuantes, s’employer à le respecter, s’efforcer de lui faire du bien, dans toute la mesure du possible.

B) Pour soi-même: Chacun d’entre nous possède des forces cachées. Celui qui désire fermement les révéler et progresser dans ce sens, recevra l’aide de D.ieu et obtiendra les plus hautes réalisations.

Car, un Juif qui s’attache à D.ieu, transcendant toutes les limitations, par l’intermédiaire de la Torah et des Mitsvot, peut, à son tour, dépasser tous les obstacles et toutes les limites.

C’est la raison pour laquelle, disent nos Sages, chacun est tenu de dire: "Quand mes actions égaleront-elles celles de mes pères, Avraham, Its’hak et Yaakov?".

Comment va votre étude? Comment se passent celle qui vous est personnelle et celle que vous faites partager avec les autres? Vous participez sans doute à une étude publique.

Je conclus en souhaitant, à l’occasion de la fête de Chavouot qui s’approche, que nous recevions tous la Torah de manière joyeuse et profonde, qu’elle soit pour nous une Torah de vie, non pas une Torah envers laquelle nous marquons notre déférence et que nous cachons pour qu’elle n’ait pas d’incidence sur notre existence quotidienne, mais, bien au contraire, une Torah qui dirige notre vie et celle de chacun.

Avec ma bénédiction de joyeuse fête,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Voir la lettre n°475.
(2) Du précédent Rabbi.
(3) En anglais.