Lettre n° 4989

[Kislev 5717 ( ?)]

Pour ma plus grande peine, je ne reçois, ici, aucune nouvelle des actions des ‘Hassidim, dans le domaine(1) de ‘Habad et, en particulier, la diffusion des sources(2) à l’extérieur.

Il semble que ce que D.ieu a désigné du doigt, par l’événement survenu dernièrement(3), a été absolument sans effet, en la matière. Or, on a pu observer que, quand un homme de chair et d’os annonce la mobilisation générale, tous rejoignent l’armée sans la moindre hésitation, sans le moindre doute, puis ils appliquent les ordres, y compris de ceux qui n’ont qu’un seul grade de plus qu’eux, malgré la proximité qui existe entre eux. Parfois, celui qui reçoit l’ordre possède plus de qualités que celui qui le donne. Pour autant, en la matière, c’est bien ce dernier qui conserve la priorité.

L’enseignement que tout ceci délivre, pour l’accomplissement de la mission confiée par nos saints maîtres, dont le mérite nous protégera, qui se tiennent entre l’Eternel notre D.ieu et nous-mêmes, est bien clair. Ceux-ci transmettent les instructions du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il, dont l’une des plus essentielles est : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”. Il faut donc véhiculer un Judaïsme véritable, notre Torah et ses Mitsvot, avec la lumière et la vitalité de la ‘Hassidout.

Or, à la place de cela, on se consacre à toutes les activités possibles et, tout d’abord, je le crains, à des frayeurs inutiles sur ce que sera demain, sur ce qui se passera dans une heure ou deux, ce qui n’a aucun effet sur l’action concrète, à l’instant précis. De telles frayeurs font la preuve que l’on n’a pas raffermi sa confiance en D.ieu, que sa foi est uniquement superficielle.

Ainsi, personne ne prend à cœur la mission essentielle et profonde, qui consiste à diffuser les sources(2), ce qui est, tout particulièrement, le besoin du moment, car le cœur d’Israël est en éveil et en émoi. Plusieurs entailles ont été pratiquées dans la muraille qui sépare Israël de son Père Qui se trouve dans les cieux.

Bien évidemment, il est hors de question d’accorder à qui que ce soit le contraire des circonstances atténuantes. Toutefois, j’essaye, encore et encore, d’obtenir que l’on reconnaisse enfin la nature véritable de la situation présente, ce que cette période exige, de la part de chacun et de chacune, la prise de conscience que nul ne sera sauvé par des futilités.

Puisse D.ieu faire que vous trouviez les mots qui conviennent pour transmettre ce message en tout endroit où s’étend votre influence et surtout que vos explications soient suivies d’effet et non par des décisions vides de sens et de simples paroles.

Vous profiterez de la part enviable que la divine Providence vous a confiée pour le bien de chacun et de chacune, au sein de tout Israël. Et, vous donnerez de bonnes nouvelles de vous-même et de tous les membres de votre famille, d’un bien visible et tangible.

Notes

(1) Textuellement “ dans la vigne ”.
(2) De la ‘Hassidout.
(3) La guerre du Sinaï, qui éclata fin Mar ‘Hechvan et début Kislev 5717. Voir, à ce sujet, la lettre n°4890.