Lettre n° 518

Par la grâce de D.ieu,
27 Mena’hem Av 5709,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav H. H.(1),

Je vous salue et vous bénis,

A) Vous avez sans doute reçu ma lettre du 3 Mena’hem Av(2) et je suis surpris que vous ne me l’ayez pas confirmé. Néanmoins, je suis certain que vous avez accédé à la requête que j’y avais formulée, en particulier pour ce qui concerne l’anniversaire du décès(3). Vous voudrez bien me faire savoir ce qu’il en est.

B) Je vous demande encore une fois de me faire parvenir le plus rapidement possible les commentaires du Tanya(4) et tout ce qui concerne le Sdeï ‘Hemed(5), comme je le disais dans ma lettre précédemment citée. Je vous en remercie d’avance.

C) Après avoir mené une enquête(6), j’ai reçu, de Varsovie, une lettre de quelqu’un qui se nomme Morde’haï Onrad. Celui-ci me dit s’être trouvé avec ma belle-soeur, mon beau-frère et sa mère à Treblinka(7). La date du décès de cette dernière, qui est la soeur du Rabbi(8), est le 14 Elloul. Son fils, qui est mon beau-frère, est décédé le 25 ‘Hechvan et son épouse, ma belle-soeur, le second jour de Roch Hachana.

Je ne sais pas comment va la famille Landau(9) et je m’en remets à votre jugement pour déterminer s’il faut les prévenir. Si vous le faites, vous voudrez bien me le faire savoir.

D) Je poursuis mon enquête, dans ce domaine et, en l’absence d’une information contraire de ma part, je vous prie de faire respecter les coutumes d’un anniversaire de décès à ces dates(10), mais sans en faire de diffusion, car, dans la maison de mon beau-père, le Rabbi Chlita, on ne sait pas ce qui s’est passé.

E) Si vous révélez tout cela à Landau, dites lui de ne pas y faire allusion dans les lettres qu’il écrit ici, pour la raison qui vient d’être exposée.

Je conclurai en évoquant brièvement un point qui est d’actualité et en répétant ce que j’ai dit, lors de la réunion ‘hassidique de ce Chabbat, au cours duquel fut béni le mois d’Elloul, à propos des initiales caractéristiques de ce mois, qui sont mentionnées par les écrits du Ari Zal et les livres d’éthique.

De façon générale, Elloul est le mois du bilan moral. Il prépare l’effort de la Techouva, dont l’effet rétroagit sur les hommes. C’est à cela que font allusion les initiales du verset "Je suis à mon Bien Aimé et mon Bien Aimé est à moi". Plus spécifiquement, la Techouva se marque dans trois domaines, la Tsédaka, la prière et l’étude.

La bienfaisance, plus large que la Tsédaka puisqu’elle s’applique également aux riches, apparaît dans le verset "un homme à son ami et des dons aux pauvres". La prière, service de D.ieu par son coeur, qui impose un effort préalable à l’homme, est introduite par le verset "ton coeur et le coeur de". Les paroles de la Torah sont un refuge, selon le traité Makot 10a et l’on retrouve ces initiales dans un verset qui évoque les villes de refuge, "Ceci est survenu par lui et Je te fixerai". De fait, quiconque fait une faute commet un crime, en versant le sang de l’Homme de la sainteté. Néanmoins, il le fait pas inadvertance, car "un homme agit mal uniquement s’il est saisi par un esprit de folie". De plus, la Techouva véritable, Techouva Supérieure, est liée à l’étude de la Torah, selon la fin du chapitre 8 d’Igueret Hatechouva.

Tout ceci pourrait être développé, mais ce n’est pas ici l’occasion de le faire.

En vous souhaitant tout le bien et en saluant les vôtres,

Notes

(1) Le Rav ‘Hano’h Hendel Havlin, de Jérusalem. Voir la lettre n°416.
(2) Il s’agit de la lettre n°512.
(3) De Rabbi Lévi Its’hak, père du Rabbi, le 20 Mena’hem Av.
(4) Voir, à ce propos, la lettre n°416.
(5) Voir, à ce propos, la lettre n°512.
(6) Voir, à ce propos, la lettre 511.
(7) Il s’agit de la Rabbanit Sheïna, fille du précédent Rabbi, de son mari, le Rav Mena’hem Mendel Horenstein et de sa mère, la Rabbanit ‘Haya Mouchka Horenstein.
(8) Rachab.
(9) Le Rav Pin’has Landau et son épouse Ra’hel, soeur du Rav Mena’hem Mendel Horenstein.
(10) Voir la lettre n°388.