Par la grâce de D.ieu,
21 Elloul 5709,
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav I.(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je voudrais vous exprimer, par la présente, mes souhaits pour la nouvelle année. Soyez inscrit et scellé pour tout le bien, pour vous-même et pour tous les vôtres.
Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion de Roch Hachana, qui vient de paraître. En ces jours, la prière individuelle est acceptée comme si elle était publique, selon le traité Roch Hachana 18a. Vous agirez sans doute pour que tous ceux qui se trouvent sous votre influence l’étudient, entièrement ou au moins partiellement. Le coeur d’Israël est en éveil, surtout lorsque "l’étincelle est proche de la torche"(2), selon l’expression de la fin du cinquième chapitre du Kountrass Haavoda.
Cette année, le premier jour de Roch Hachana est un Chabbat.
Selon le Peri Ets ‘Haïm, le premier jour de Roch Hachana est celui du jugement sévère(3), que la sonnerie du Choffar adoucit. Dans le Likouteï Torah et à d’autres références, nos Sages expliquent pour quelle raison il n’est pas nécessaire de sonner du Choffar, pendant le Chabbat. En effet, ce que celui-ci accomplit est alors réalisé là-haut.
Il en est donc de même pour la dimension spirituelle de la sonnerie du Choffar, qui est la Techouva, comme le dit le Rambam et comme l’explique le fascicule ci-joint. On obtient alors, par une intervention divine, ce qui, d’autres années, doit être réalisé par l’effort des hommes.
De façon générale, ce qui résulte de l’effort des hommes est plus fort et plus stable. De cette façon, la matière s’affine et la finalité divine, qui présida à la création, est accomplie ici-bas. La Torah et les Mitsvot sont accomplies ici-bas.
Néanmoins, ce qui est réalisé par D.ieu possède une qualité, celle de la perfection, à la mesure des forces célestes. Différents textes permettent d’établir tout cela.
Ce qui vient d’être dit permet de comprendre que, lorsque Roch Hachana est un Chabbat, on cumule les deux élévations à la fois(4). Le Likouteï Torah Chir Hachirim en montre l’élévation.
Bien plus, ce texte, de même que le Torah Or et le Chaareï Ora, évoque le monde futur et parle donc d’un dévoilement divin, sans rien de commun avec l’effort des hommes. A l’époque actuelle, en revanche, une relation doit exister entre elles. En conséquence, on ne sonne pas le Choffar, sur l’ordre de la Torah, parce que le Roch Hachana est un Chabbat et que son apport est obtenu par une intervention céleste. On met ainsi en pratique le décret de nos Sages(5), qui prend, en l’occurrence, la forme d’un Interdit. Il s’agit donc d’une disposition de nos Sages, d’une précaution et non d’une Mitsva de la Torah. Cette idée ne sera pas développée ici.
En vous souhaitant d’être inscrit et scellé, ainsi que tous les vôtres, pour une bonne année,
Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(6),
* * *
Je vous ai envoyé(7) le fascicule édité à l’occasion du 18 Elloul, de même qu’au Rav M. Perlov(8), à l’adresse de la salle. Vous vous les procurerez là-bas.
J’ai transmis(9) le contenu de votre lettre du 12 Elloul(10). Il a été accueilli avec un sourire de satisfaction.
Notes
(1) Cette lettre a été envoyée à des nombreuses personnes. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(2) L’âme juive est proche de D.ieu, Duquel elle émane, pendant le mois d’Elloul et les dix jours de Techouva.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°298 et 300.
(4) La perfection de D.ieu, pendant le Chabbat et l’effort des hommes, pendant le dimanche, second jour.
(5) Interdisant de sonner du Choffar pendant le Chabbat de peur qu’un ignorant en vienne à le transporter dans le domaine public.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.
(7) Ce paragraphe fut ajouté à la lettre adressée au Rav Chnéor Zalman Duchman. Voir, à son propos, la lettre n°414.
(8) Le Rav Morde’haï Perlov. Voir, à son propos, la lettre n°438.
(9) Au précédent Rabbi.
(10) Qui contenait, vraisemblablement, la suite des récits que le Rav Duchman envoyait au Rabbi et qui furent ensuite consignés dans son livre, Lechéma Ozen. Le Rabbi les transmettait oralement au précédent Rabbi. Voir, à ce propos, la lettre n°434.