Lettre n° 5242

Par la grâce de D.ieu,
3 Adar Chéni 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 25 Adar Richon et à celle qui la précédait. Vous me décrivez vos actions, dans la vigne de ‘Habad(1) et au sein des jeunes de l’association ‘Habad. Sans doute maintiendrez-vous votre usage positif, consistant à m’informer de tout cela. Plus vous me donnerez de détails et mieux cela sera. En outre, comme je l’ai dit maintes fois, le fait d’écrire ajoute de l’empressement. Comme le soulignent nos Sages, à propos des tribus de D.ieu(2) : “ Si Reouven savait…(3) ”.

Vous me dites que l’on vous propose d’intégrer la direction des jeunes de l’association ‘Habad. Là encore, j’ai dit, plusieurs fois, que de telles décisions doivent être prises sur place, car elles dépendent de nombreux points et de détails.

En tout état de cause, l’idée centrale est la suivante. L’action doit être menée dans des proportions beaucoup plus larges et plus importantes, afin de diffuser les sources(4) à l’extérieur. Tous les ‘Hassidim, en particulier les jeunes, doivent assumer cette mission. Et, il est bien clair que votre propre responsabilité n’est nullement diminuée par le fait que vous n’appartenez pas à tel comité ou à telle direction. En effet, ce devoir ne dépend pas d’une élection ou d’une nomination qui serait le fait des hommes, mais bien de la mission de l’âme, consistant à éclairer la part du monde qui lui est confiée.

Ceux qui ont eu le mérite d’avoir accès aux luminaires de la ‘Hassidout, largement ou même quelque peu seulement, savent que sa diffusion fait partie de cette mission, bien plus qu’elle en est l’aspect essentiel. En d’autres termes, la propagation de chaque concept du Judaïsme doit être pénétrée de ‘Hassidout. C’est pour cela que le saint Zohar appelle la dimension profonde de la Torah son “ âme ”, par rapport à son enseignement révélé. C’est une évidence.

Vous me dites que, si vous n’entrez pas dans la direction, vous ne surmonterez pas l’épreuve(5). Il est clair que cela n’a pas de sens. Cette décision dépend de différents aspects, comme je le disais et il s’agit, avant tout, de se servir des compétences et des capacités pour diffuser les sources de la manière la plus efficace.

Vous faites référence à deux jeunes gens qui se sont rapprochés, puis se sont éloignés. Il est évident qu’une telle situation est effroyable et ce que vous précisez ne l’est pas moins, puisque vous ajoutez que l’on ne s’est même pas aperçu de leur éloignement ! Comment cela est-il possible ?

Vous consulterez le traité Baba Batra 8b, qui dit : “ Cela fait treize ans que je ne l’ai pas vu, mais je pense toujours à lui ” et l’on peut en déduire ce qui se serait passé, au bout de treize ans, s’il avait cessé de penser à lui. C’est également sur ce point que porte la question relative à la confiance, qui est précédemment posée par ce même texte, que vous consulterez.

Or, s’il en a été ainsi, à l’époque du Talmud, dans une génération aux grandes capacités et à l’extérieur d’Erets Israël(6), qu’en est-il dans le palais du Roi(7), de nos jours, en cette génération du talon du Machia’h(8), alors que l’obscurité est intense et profonde ?

Bien entendu, le but de ces propos est d’être suivis d’effet, non seulement pour les autres, afin que de telles situations disparaissent, mais aussi pour ce qui vient d’être dit, car il y a sûrement un moyen d’arranger les choses, conformément à l’enseignement de Pessa’h Chéni, cité dans le Hayom Yom, à cette date(9).

Puisse D.ieu faire que cette réparation soit conforme à ce qu’explique Iguéret Ha Techouva, à la fin du chapitre 9 : “ Celui qui avait l’habitude de lire une page en lira deux ”(10).

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Les institutions ‘Habad.
(2) Des douze fils de Yaakov.
(3) Que ce qu’il avait fait serait consigné dans la Torah, il s’en serait abstenu ”. En effet, il “ confondit la couche de son père ”, comme le rapporte le verset Béréchit 35, 22.
(4) De la ‘Hassidout.
(5) De ne pas avoir été choisi.
(6) A Babylone.
(7) En Erets Israël.
(8) Juste avant sa venue.
(9) Selon lequel rien n’est jamais définitivement perdu.
(10) Que l’on accomplisse le double de ce qu’il aurait fallu faire jusqu’à maintenant.