Lettre n° 531

Par la grâce de D.ieu,
6 Tichri 5710,

Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav Y.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je suis heureux de vous faire savoir que le second fascicule(2) édité par votre mérite et grâce à vos efforts, a bien été imprimé. Il se trouve chez le relieur et nous sera livré demain. Je vous en envoie donc les dernières épreuves, afin qu’elles vous parviennent avant le Chabbat Chouva. Vous pourrez ainsi les mettre à la disposition de votre entourage et en disposerez à temps.

La Torah présente deux aspects:

A) D’une part, elle transcende le temps. En conséquence, celui qui étudie les lois d’un sacrifice est considéré comme s’il l’avait offert, uniquement parce qu’il prononce ces mots, y compris pendant la nuit(3).

B) Mais la Torah pénètre également le temps. C’est ainsi que Moché, notre maître, instaura la lecture de la Torah(4) qui, comme l’établissent différents textes, est liée aux événements de la semaine durant laquelle elle est lue. Il instaura également qu’à chaque fête, on commente les lois de celle-ci. Et le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken demande que l’on enseigne les lois nécessaires à chaque période, soulignant que ces deux aspects sont, en permanence, conjointement présents.

De fait, il semble évident que le premier aspect est plus important que le second. Néanmoins, si l’on consulte la fin des discours ‘hassidiques de Roch Hachana et de Yom Kippour, on peut constater la supériorité de l’amour et de la crainte de D.ieu révélés(5). On peut en conclure la valeur du second aspect par rapport au premier.

S’il en est ainsi dans la partie révélée de la Torah, combien plus est-ce le cas pour la ‘Hassidout, qui doit s’appliquer "avec la cognée posée sur l’arbre"(6). Celle-ci, en effet, guérit les maladies de l’âme, qui sont bien plus graves que celles du corps, puisse D.ieu nous en préserver. Ce qui vient en son temps est donc particulièrement important. Vous consulterez, à ce propos, la conclusion du discours ‘hassidique édité pour la fin de Yom Kippour.

Bien plus, il s’agit, en l’occurrence, de ce qui se trouve en son temps pendant les dix jours de Techouva, période qui est beaucoup plus élevée que le reste de l’année, car, alors, "l’étincelle est proche de la torche". Vous consulterez, à ce propos, les discours ‘hassidiques décrivant la soumission de la lumière devant le luminaire(7).

Avec mes souhaits pour être définitivement inscrit, avec toute votre communauté, pour une bonne année,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Yehouda ‘Hitrik. Voir les lettres n°316, 330, 400.
(2) Des discours ‘hassidiques du précédent Rabbi. Ce fascicule fut édité grâce à une dédicace du Rav ‘Hitrik.
(3) C'est-à-dire à un moment où il n’est pas possible d’offrir des sacrifices, dans le Temple.
(4) Chaque Chabbat, selon l’ordre des Sidrot que nous connaissons.
(5) Par rapport à ces sentiments, lorsqu’ils sont encore à l’état latent.
(6) C'est-à-dire avec des conséquences concrètes et immédiates.
(7) Duquel elle émane.