Par la grâce de D.ieu,
29 Kislev 5710,
A madame H. D. Goldshmitt-Gour Aryé(1),
Je vous bénis et vous salue,
J’ai bien reçu votre lettre du 18 Kislev, m’apprenant que vous avez fondé un Beth Rivka et espérez créer également un jardin d’enfants. Je vous en remercie.
J’ai été sensible au fait que vous vous êtes enfin décidée à "garder la vigne de mon père"(2). A l’époque du premier Temple, lorsque les Juifs se trouvaient "l’un dans sa vigne et l’autre sous son figuier"(3), on se préoccupait déjà du fait que "j’ai été chargé de garder les vignes" et qu’en conséquence, "je n’ai pu garder ma propre vigne".
Combien plus doit-il en être ainsi à l’époque actuelle, alors que les esprits sont troublés d’une manière effroyable, que l’on fait passer l’obscurité pour de la lumière. Il faut donc se soucier encore plus clairement du fait que "je n’ai pu garder ma propre vigne".
Ceci concerne, plus spécifiquement, ceux qui sont capables d’assumer une telle mission et s’occupent, de toute façon, de garder les vignes.
En saluant votre mari, le Rav N. et en vous souhaitant tout le bien,
Rav Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Madame Dévora Gour Aryé, épouse du Rav Na’houm Goldshmitt, que le précédent Rabbi avait encouragé à oeuvrer pour l’éducation des jeunes filles, en Terre Sainte.
(2) En se consacrant aux besoins de ceux qui sont proches.
(3) Dans l’opulence matérielle.