Par la grâce de D.ieu,
8 Tamouz 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je suis surpris et également peiné, tout d’abord, de ne recevoir, de votre part, aucune nouvelle concernant la Yechiva, pas même pour ce qui est de la ‘Hassidout qui y est enseignée, alors qu’au sein de cette Yechiva, cet enseignement est bien votre mission essentielle, effective et profonde. En outre, parmi toutes les informations me parvenant sur la ‘Hassidout et sur les réunions ‘hassidiques, à la Yechiva, il est clair que l’on me précise également qui a parlé au cours de la réunion, quand telle personne a parlé. Or, en cette période, qui est, bien plus, celle de la fête(1), nul ne mentionne votre nom !
Même si vous enseignez la ‘Hassidout à certains horaires, même si tous s’accordent pour dire que cet enseignement se suffit à lui-même et qu’il ne lui manque rien, on peut constater que, dans la pratique, pour qu’un élève intègre la ‘Hassidout, il faut aussi l’imprégner de son contexte. Or, si l’élève ne reçoit pas du tout ou trop rarement ces éléments de la part de celui qui lui délivre cet enseignement, sa possibilité d’intégrer ce qu’il apprend est largement compromise.
Il est pénible de devoir dire tout cela en se trouvant sur un autre continent, alors qu’il y a, sur place, une direction de la Yechiva. Bien plus, il appartient à celui qui enseigne la ‘Hassidout de souligner à cette direction la nécessité de faire en sorte que toutes les études de la Yechiva soient pénétrées de vitalité et de lumière. Ceci est vrai pour la partie révélée de la Torah et, bien entendu, pour la ‘Hassidout, qui a pour objectif de vivifier l’homme. Il ne devrait pas être nécessaire de rappeler tout cela, de l’extérieur, à quelqu’un qui enseigne la ‘Hassidout aux élèves !
Il est également douloureux de constater que les élèves n’exigent pas de celui qui leur enseigne la ‘Hassidout qu’il en soit ainsi. Là encore, d’une manière naturelle, la responsabilité de l’enseignant est engagée, car il n’a pas dû orienter ses élèves dans cette direction, comme l’expliquent nos Sages, à propos du verset(2) : “ Et Je les placerai à votre tête ”. S’il en est ainsi pour l’étude de la partie révélée de la Torah, combien plus est-ce le cas pour la ‘Hassidout ! Il est difficile d’en dire plus, tant cela est douloureux et même terrifiant.
Puisse D.ieu faire que s’applique enfin la décision de nos Sages, citée à la fin du chapitre 9 d’Iguéret Ha Techouva, selon laquelle, quand il s’agit de réparer, celui qui avait l’habitude de se contenter d’une feuille ou d’un chapitre, doit, à l’avenir, étudier deux feuilles ou deux chapitres. Le sens de cette pratique double est précisé par ailleurs et nos Sages y font allusion, à propos de ce verset, dans le Midrash Chemot Rabba. Bien entendu, doubler le nombre de feuilles ou de chapitres ne signifie pas uniquement les multiplier par deux. Ceci implique, en outre, qu’un changement qualitatif s’ajoute au changement quantitatif. C’est une évidence.
Dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) De la libération du précédent Rabbi des prisons soviétiques, les 12 et 13 Tamouz.
(2) Devarim 1, 13.