Par la grâce de D.ieu,
11 Tamouz 5717,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, aux
multiples connaissances, le Rav C. Y.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu vos lettres, de l’issue du Chabbat Parchat Balak et la précédente. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez de bonnes nouvelles de tout ce que vous m’écrivez.
En effet, ces jours sont propices pour de telles bonnes nouvelles(2), puisqu’ils sont ceux de la libération, les 12 et 13 Tamouz, libération de notre maître, en un miracle évident, transcendant totalement les voies de la nature. Or, “ le corps suit la tête ” et, chaque année, tout est obtenu de nouveau, la révélation, la bénédiction, comme ce fut le cas la première fois, selon l’allusion bien connue(3) qui figure dans le verset : “ Ces jours sont commémorés et revécus ”. En effet, quand ils sont commémorés de la manière qui convient, ils sont revécus, avec leurs révélations et leurs bénédictions.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles et pour une fête de la libération fructueuse,
M. Schneerson,
Vous évoquez, dans votre troisième lettre, la situation difficile d’une certaine personne. De fait, j’interviens moi-même, en ce domaine, compte tenu du caractère exceptionnel de cette situation. Certes, cela est difficile, mais il est impossible de rester sans rien faire.
Je viens de recevoir votre livre Le Or Ha Hala’ha. En signe de reconnaissance et d’amitié, je note, ici-bas, deux ou trois remarques rapides. Pour l’heure, je n’ai pas encore reçu le second tome des Sippoureï ‘Hassidim.
Je vous remercie d’avoir évoqué les écrits de B. Marc. Entre temps, vous avez sûrement appris qu’il est lui-même entré en contact, à ce sujet, avec le Rav P. Althuiz.
Notes : La guerre, page 11 : Vous avancez que le pectoral du grand Prêtre est consulté pour une guerre permise(4). Or, le Rambam le compare aux sacrifices et, de ce point de vue, il ne fait pas de distinction entre le premier et le second Temple. Il en résulte que, selon lui, il n’est pas obligatoire de consulter le pectoral. Il suffit d’obtenir “ l’avis du grand Prêtre ”. Certes, il est dit : “ Il l’interrogera ”, mais il y a uniquement là un récit(5), relatif à la manière dont le grand Prêtre se fera un avis. Et, l’opinion du Rambam est basée sur la pratique concrète des guerres permises, à l’époque du second Temple.
A ce propos, ce passage du Rambam ne se trouve pas à la fin de son quatorzième Chorech, mais bien au début du Séfer Ha Mitsvot. Le Rambam dit alors : “ Je commencerai maintenant… ”. Mais, les éditeurs ont manqué de précision dans la répartition des paragraphes et les titres des pages.
Page 117 : Dans la note : Vous savez sûrement que le Rav Kahana, auquel D.ieu accordera longue vie, a déjà réagi à cela(6) et ses propos ont été imprimés. Je suis un peu surpris qu’il n’en soit pas fait mention. Nombreux sont ceux qui excluent toute vente et vous les citez seulement en passant.
A partir de la page 302 : Lors d’une des réunions ‘hassidiques(7), un point similaire a été longuement expliqué, la controverse entre Beth Chamaï et Beth Hillel, à propos du nouvel an des arbres. Mais, un point essentiel doit être ajouté. Beth Hillel et Beth Chamaï ne s’opposent pas sur toutes les lois de la Torah, même s’ils ont toujours un aspect potentiel et un autre effectif(8). En effet, on ne peut imaginer que le caractère potentiel soit suffisant uniquement dans la mesure ou l’avenir est concerné. C’est le cas, par exemple, pour Roch Hachana(9) ou pour la capacité de devenir impur, ou encore pour le miracle, notamment pour les lumières de ‘Hanouka(10). En tous ces cas, la situation présente est modifiée en fonction de celle de l’avenir. Le traité Chabbat 97a permet de l’établir, qui dit que l’élément positif peut être le plus puissant et qu’il peut y avoir un miracle au sein d’un autre miracle. C’est précisément pour cela qu’il est question, dans ce texte, de “ miracle au sein du miracle ”.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°5360.
(2) Ce paragraphe figure dans des lettres écrites à de nombreuses personnes.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°5336.
(4) Et non obligatoire.
(5) Mais, pas une Injonction.
(6) A un respect imparfait des dispositions de la Chemitta, dans les terres d’Erets Israël.
(7) Voir Likouteï Si’hot, tome 1, page 146, tome 6, page 72, tome 7, page 114. Voir également la lettre n°5743.
(8) Beth Chamaï adoptant le premier et Beth Hillel, le second.
(9) Jour qui porte en lui ce qui se passera par la suite.
(10) Chaque jour, il reste, encore, potentiellement, un certain nombre de jours de fête à célébrer.