Par la grâce de D.ieu,
13 Tamouz 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du sixième jour de Tamouz, dans laquelle vous m’indiquez les difficultés que vous avez rencontrées, dans l’étude du saint Tanya. J’ai déjà répondu à de nombreuses personnes, posant de telles questions, qu’il est surprenant de ne pas aborder l’étude du Tanya comme celle de toutes les autres parties de notre Torah. Dès lors, comment s’étonner que l’on rencontre des difficultés ?
Je veux dire que, pour étudier la Loi Ecrite, le ‘Houmach, puis la Michna, la Guemara, il est clair que l’on n’aborde pas d’emblée les livres de Vaykra et de Béréchit avec le commentaire de Rachi et encore moins les autres commentaires. On précise d’abord le contenu du verset et sa signification la plus simple. Et, même à l’élève avisé, qui demandera, par exemple, pourquoi l’Aleph de Vaykra est plus petit que toutes les autres lettres, question à laquelle répondent Rachi et les autres commentateurs, on dira qu’il faut attendre un peu et qu’une telle explication ne peut pas être donnée dès le début de l’étude, même si la question se pose réellement. Malgré cela, il faut poursuivre son étude en recherchant systématiquement le sens simple, jusqu’à ce que l’on grandisse et que l’on acquiert de plus larges connaissances.
Il en est de même pour l’étude de la Loi Orale. Quand on apprend la Michna pour la première fois, on ne consulte pas les Tossafot, ni même Rachi. On écarte les questions que la Guemara pose sur la Michna. Adopter une autre attitude ne serait pas raisonnable et nos Sages disent : “ Un homme doit d’abord apprendre, puis approfondir ”. Vous consulterez, à ce sujet, le traité Chabbat 63a, la fin du traité Bera’hot et le traité Avoda Zara 19a, selon lesquels les hommes ayant une grande intelligence et de profondes connaissances resteront simples, même quand ils s’approfondissent dans la compréhension. Il doit donc en être de même pour l’étude de la ‘Hassidout. La première fois, on perçoit uniquement l’idée générale, puis on l’étudie superficiellement. Par la suite, on l’approfondit et on la détaille de plus en plus.
Bien entendu, il est plus facile d’attendre une telle approche d’un jeune enfant que de celui qui étudie déjà la Torah depuis plusieurs années. Néanmoins, à ce dernier, s’applique également la règle, précédemment citée, selon laquelle on apprend d’abord, on approfondit ensuite et il doit, lui aussi, proclamer : “ Nous ferons et (ensuite) nous comprendrons ”. C’est uniquement de cette façon que les enfants d’Israël reçurent la Torah et que celle-ci se perpétue en eux, comme l’affirme le traité Chabbat 88a.
Bien entendu, s’il est possible de consulter un spécialiste de cette étude, on doit lui poser toutes les questions, dès le début. De la sorte, on rend cette étude plus facile. Mais, comme je l’ai dit, telle n’est pas la voie normale, même si le spécialiste peut répondre aux questions à partir d’éléments déjà connus par ceux qui le consultent.
Afin de simplifier votre étude du Tanya, puisque vous ne pouvez que rarement consulter quelqu’un possédant une bonne connaissance de cet enseignement, il serait bon que vous appreniez d’abord Iguéret Ha Techouva, puis Chaar Ha I’houd Ve Ha Emouna et ensuite seulement la première partie de ce livre. Vous étudierez également le Kountrass Ou Mayan et le Dére’h Mitsvoté’ha, du Tséma’h Tsédek, rédigé dans un langage plus courant et dont chaque notion est relativement bien définie. Si, en outre, vous adoptez la méthode définie plus haut, j’ai bon espoir qu’en peu de temps, votre effort pour étudier cette partie de la Torah portera ses fruits et que s’accompliront pour vous les termes du verset : “ Goûtez et voyez que D.ieu est bon ”. En effet, “ la Torah et le Saint béni soit-Il ne font qu’un. Et, la partie cachée de la Torah correspond à l’aspect caché du Saint béni soit-Il ”, comme le dit le Zohar, tome 3, page 73a.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,