Lettre n° 5665

Par la grâce de D.ieu,
23 Mena’hem 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 21 Mena’hem Av, me donnant l’avis d’un spécialiste, à propos de votre état de santé. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez une bonne nouvelle, la poursuite de l’amélioration, en la matière.

Vous me dites que vous vous apprêtez à vous installer en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Il est sûrement inutile de vous souligner qu’un tel voyage est couramment appelé Alya, montée vers un pays que tous, y compris les autres nations, qualifient de Terre Sainte. Une préparation est donc nécessaire. Avant d’entreprendre un tel voyage, il faut s’élever moralement et prendre de bonnes résolutions quant au comportement que l’on aura sur place. Pour entrer dans un pays, on doit posséder un visa délivré par des hommes de chair et d’os ou, tout au moins, savoir que l’on est dispensé d’en demander un. Combien plus doit-on avoir un visa du Créateur du monde, Qui le dirige, car c’est Lui Qui a promis Erets Israël aux descendants d’Avraham, d’Its’hak et de Yaakov. Et, s’il en est ainsi pour le comportement que l’on doit avoir, en général, combien plus en est-il ainsi pour la manière de voyager, qui doit être pleinement conforme aux lois et aux enseignements de notre sainte Torah.

Vous précisez que vous avez l’intention de voguer vers ce pays, terme qui s’applique généralement à un voyage en bateau. Tel est précisément l’objet de la présente. Pour notre grande peine, certains commettent l’erreur d’emprunter, pour se rendre là-bas, les bateaux israéliens(1), poursuivant leur route pendant le saint Chabbat et donc le transgressant de la manière la plus effroyable et la plus publique, aux yeux de toutes les nations. Le comportement qu’un homme peut avoir, dans sa vie privée, quel qu’il soit, ne peut nullement être comparé à ce qu’il fait sur un grand bateau, au nom de tout Israël. Et, les voyageurs se disent qu’ils expriment ainsi(2) leur amour pour la Terre d’Israël et le peuple d’Israël ! Or, le plus grand accusateur ne peut pas devenir défenseur. Et, nos Sages soulignent que le Chabbat est considéré comme l’ensemble des Mitsvot.

J’aimerais que vous me disiez que j’ai mal interprété le mot “ voguer ” et, même dans ce cas, j’espère que ces quelques lignes ne seront pas inutiles. En effet, il est indispensable de donner de telles explications. D’après l’avis de la Torah, en effet, quiconque se trouve sur ces bateaux pendant le Chabbat contribue à la destruction de la Terre Sainte et, plus généralement, à celle de tout le peuple juif, ce qu’à D.ieu ne plaise. Or, nombreux sont ceux qui commettent cette faute par manque d’information. En leur présentant la réalité telle qu’elle est, on peut donc les préserver de l’acte le plus effroyable et les conduire vers la vérité. Ceci est profitable pour le peuple d’Israël et pour notre Terre Sainte. Je vous joins une copie de ce que j’ai répondu à ceux qui m’interrogeaient, à ce sujet, afin de ne pas devoir répéter.

J’ai entendu certains poser la question suivante : si cela est à ce point effroyable, pourquoi les Rabbanim ne protestent-ils pas avec véhémence, à la mesure de la gravité ? Toutefois, cette question ne change rien à la réalité, d’autant qu’il est plusieurs autres situations similaires à celle-ci, pour lesquelles on ne dit rien non plus.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, en bonne santé,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°5534.
(2) En empruntant précisément ces bateaux.