Lettre n° 5697

Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5717,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
assume une mission sacrée, se consacre aux
besoins communautaires, le Rav Yaakov Eliézer(1),

Je vous salue et vous bénis,

Après, encore une fois, une longue interruption, j’ai reçu votre lettre du 14 Mena’hem Av, dans laquelle vous formulez la proposition de charger les élèves des grandes classes d’enseigner aux petites classes, quelques heures par jour. De façon générale, il s’agit d’une bonne initiative. En effet, la pratique démontre qu’en témoignant de la confiance aux grandes classes, en en faisant des enseignants et des guides spirituels, au moins pendant quelques heures, on leur ajoute de l’enthousiasme pour étudier avec élan et ardeur, au sein de cette école. En outre, ils s’attachent plus profondément à l’école et à tout ce qui la concerne. Certes, on peut penser que leur manque d’expérience, dans un premier temps, réduira la réussite de leur enseignement et de l’éducation qu’ils dispensent. Mais, l’expérience des autres endroits fait la preuve que l’enthousiasme des élèves, quand ils reçoivent une responsabilité, compense leur manque de connaissance de l’éducation et de la pédagogie.

Malgré ce qui vient d’être dit, il est clair qu’une telle activité ne peut pas être confiée à tous les élèves des grandes classes. En plus d’un bon comportement et d’un sens des responsabilités, il faut posséder également une capacité à se faire écouter. De même, il faut se demander s’il y a lieu de craindre qu’une telle manière d’agir soit interprétée comme un désir de l’école d’utiliser ses élèves à son profit, sans tenir compte de leur propre intérêt. Tous les membres de la direction de Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch à Melbourne doivent donc examiner ce projet, dans son ensemble, puis se demander, pour chaque élève, s’il possède les capacités requises, en fonction de ses traits de caractère. Toutefois, il convient de mener tout cela à bien, car cela a, de manière directe, un intérêt beaucoup plus grand pour l’élève que pour la Yechiva. Bien entendu, vous avez le droit et même le mérite de transmettre tout cela aux autres membres de la direction.

Vous évoquez la réunion ‘hassidique et la manière dont elle doit se passer. Il serait bon d’en parler, de vive voix, avec ceux qui les animent, en s’adressant à chacun personnellement, en l’absence de toute personne étrangère. Vous leur soulignerez l’idée que vous m’écrivez et vous en discuterez ensemble. En effet, tous partagent le même objectif, la mise en pratique de l’enseignement de nos saints maîtres et la diffusion des sources(2) à l’extérieur. Vous ne dites rien de votre état de santé et j’en déduis que tout va bien.

Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de tout cela, de même que de ce qui vous concerne personnellement, d’être inscrit et scellé pour une bonne année,

Notes

(1) Le Rav Y. E. Herzog, de Melbourne. Voir, à son sujet, la lettre n°4850.
(2) De la ‘Hassidout.