Lettre n° 570

Par la grâce de D.ieu,
20 Adar 5710,

Au jeune homme, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, ...

Je vous salue et vous bénis,

Le ‘Hassid, Rav M. H. A. Hadakov(1) m’a fait part de la situation difficile à laquelle vous êtes confronté et m’a dit à quel point vous êtes conscient de la nécessité d’exercer une influence positive sur votre famille et votre entourage.

Vous savez ce que demandait mon beau-père, le Rabbi, à tous ceux qui étaient liés à lui et, a fortiori, à ceux qui ont été ses disciples. Il voulait qu’ils soient des lumières destinés à éclairer et il ne se contentait pas de le demander. Il suscitait de son esprit et apportait les forces pour que, avec l’effort qui convient, on puisse satisfaire à cette requête.

Il dépend de chacun de nous de faire pleinement usage de ces forces, même si cela exige parfois un sacrifice et un effort.

Lorsque le travailleur se trouve dans une situation normale(2), nos Sages nous préviennent et nous mettent en garde, soulignant qu’il manque d’empressement. Combien plus est-il nécessaire de le prévenir lorsqu’il peut se tromper, ce qu’à D.ieu ne plaise et considérer que seulement dans le passé, un Juste, dirigeant la génération, a apporté la vitalité à tous ceux qui étaient liés à lui, selon le chapitre 27 d’Igueret Hakodech.

Même lorsque l’année est normale, nos Sages nous préviennent que "la journée est courte". Combien plus est-ce le cas lorsque l’année elle-même est courte, après le retrait des Justes qui ne sont pas remplacés, comme le dit le Yerouchalmi Bera’hot 2. Vous consulterez aussi le Midrach E’ha Rabba 1, 37.

En temps normal, la tâche d’illuminer par l’intermédiaire de la Torah est importante. Combien plus l’est-elle lorsque le soleil, celui du Juste, se couche, selon l’expression du traité Moéd Katan 28b, lorsque l’obscurité et la pénombre s’installent dans le monde. L’activité et la responsabilité des travailleurs sont alors bien plus importantes.

Mon beau-père, le Rabbi, a souligné que nous ne serions pas sauvés par nos gémissements(3), ni par le désespoir, ce qu’à D.ieu ne plaise, la tristesse ou la faiblesse. Ce n’est pas ainsi que l’on quittera l’étroitesse et la peine pour retrouver la largesse et la clarté.

Notre but et notre objectif sont des résultats concrets, des pensées, des paroles et des actions positives. Selon l’expression du Rabbi, "le coeur doit convaincre le cerveau, pour qu’il en résulte une action concrète".

Chaque ‘Hassid, élève de la Yechiva, personne attachée à mon beau-père, le Rabbi, animé par son esprit, doit suivre un chemin tracé et il reçoit une mission spécifique. Il doit méditer aux enseignements qu’il a personnellement reçu de lui ou bien à ceux qui sont exprimés dans ses discours, ses causeries, ses lettres, intensifier son ardeur à les mettre en pratique, à les approfondir, à mettre en évidence leur aspect véritable.

La Torah (Zohar, tome 3, page 71b) nous a fait savoir que "le Juste qui quitte ce monde s’y trouve encore plus que de son vivant".

En suivant le droit chemin qu’il a tracé pour nous, en s’attachant à lui, en s’approchant de lui, nous serons doublement consolés. Alors, s’accompliront les termes de la promesse "consolez, consolez Mon peuple... car son armée sera puissante... toute plaine s’élèvera" (Ichaya 40). En effet, "toux ceux qui sont humbles et bas, c'est-à-dire les Juifs, connaîtront l’élévation", selon le Zohar, tome 3, page 280a.

Alors, mon beau-père, le Rabbi, sera à notre tête et nous conduira fièrement vers notre Terre Sainte, ainsi qu’il est dit: "Il s’avance parmi les chefs du peuple, accomplissant la Justice de D.ieu et Ses jugements, envers Israël".

En vous bénissant, en vous saluant et en espérant recevoir de vos bonnes nouvelles,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Mendel ‘Haïm Aïzik ‘Hadakov, directeur du secrétariat du précédent Rabbi, puis du Rabbi.
(2) La fin de cette lettre est identique à celle de la lettre n°560.