Par la grâce de D.ieu,
2 Elloul 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Vous me demandez, dans votre lettre, si vous devez me donner tous les détails. Je suis surpris que vous puissiez avoir un doute, en la matière et me poser une telle question. En pareil cas, plus l’on multiplie les détails et mieux c’est. Vous précisez que vous ne voulez pas critiquer qui que ce soit. Il me semble avoir déjà écrit(1) de quelle manière il fallait comprendre l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ la Torah emploie un langage raffiné ”, l’exemple cité, en la matière, étant l’arche de Noa’h. Il n’en est pas de même, en revanche, pour les lois et les enseignements qu’elle délivre, par exemple ceux de la Parchat Chemini, dans laquelle tout est énoncé précisément, ce qui est pur et ce qui est impur. Il y a bien là une leçon pour nous. Dès lors qu’une loi, un enseignement est en cause, comme c’est le cas en l’occurrence, il ne s’agit pas d’éviter les critiques à l’encontre de qui que ce soit. Vous devez assumer fidèlement votre mission. C’est une évidence.
Vous dites qu’avec l’entrée dans votre nouvel appartement, vous avez contracté des dettes. Or, vous savez que l’ordre dans lequel la Torah est énoncée en est partie intégrante. Et, l’on trouve, dans notre Torah, les deux affirmations suivantes, énoncées l’une à proximité de l’autre, “ quiconque se consacre à la construction s’appauvrit ” et, simultanément, un peu avant cela, sur la même page, “ quiconque ne possède pas de terre n’est pas un homme ”. Les Tossafot, à cette référence, précisent que, sur cette terre, on peut précisément construire une maison. Et, la ‘Hassidout formule une même affirmation à propos de celui qui n’a pas de maison. Il en résulte qu’il ne faut pas s’affecter du fait que, momentanément, on s’appauvrit. Il est dit que “ l’emprunteur est le serviteur…(2) ”. Mais, celui-ci obtient bien, de cette façon, la plénitude et le développement, même s’il s’en trouve momentanément contrarié. Au final, tout cela disparaît. Puisse D.ieu faire que cette perfection de la maison se manifeste également dans le domaine spirituel, comme l’explique le discours ‘hassidique intitulé “ Cantique, chant d’inauguration ”, dans le Sidour et dans le Likouteï Torah. Cette idée est développée, en particulier, dans la séquence de discours ‘hassidiques de 5636(3).
Avec ma bénédiction afin que vous donniez des nouvelles bonnes et détaillées de tout cela, que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) Voir, à ce propos, les lettres n°4072 et 5336.
(2) De l’homme qui lui a prêté de l’argent.
(3) 1876, du Rabbi Maharach.