Par la grâce de D.ieu,
6 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce mardi. Bien que vous ne le précisiez pas, j’espère qu’à votre retour à New Haven, vous avez transmis le contenu de la réunion ‘hassidique qui a eu lieu ici, que vous avez communiqué à ceux sur lesquels vous exercez votre influence les points qui les concernent et, de fait, tous les points les concernent, puisqu’il y a été question de la Torah et des Mitsvot, qui ont été données à tous les Juifs, jusqu’à la fin des générations. C’est, du reste, pour cette raison que, lors du don de la Torah, il fut dit : “ Je suis l’Eternel ton D.ieu ”, au singulier. En effet, ces mots s’adressaient, à titre personnel, à chacun des six cent mille hommes présents, de même qu’aux âmes de toutes les générations, qui se trouvaient également près du mont Sinaï, comme l’expliquent les Pirkeï de Rabbi Eliézer.
Conformément à votre demande, tous les noms que vous m’écrivez seront mentionnés près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Si vous m’indiquez, en outre, le nom de votre épouse et celui de sa mère, dans la Langue sacrée, je le mentionnerai également. En effet, la coutume juive veut que l’on cite le nom de la mère. Puisse D.ieu faire que vous me donniez bientôt de bonnes nouvelles, concernant tous les points que vous m’écrivez, de même que pour la fiole d’huile à laquelle vous faites allusion(1). De fait, nous nous approchons de ‘Hanouka, dont le miracle fut une évidence et l’on se prépara à l’obtenir grâce à l’abnégation dont les Juifs avaient fait preuve, au préalable. Or, ce don de soi ne se limite pas uniquement à faire la guerre aux non Juifs qui attaquent(2). Il consiste également à lutter contre son âme animale, ce qui est même nécessaire plus souvent et, si l’on attend cela de nous, c’est que nous disposons des forces pour y parvenir, dans la joie et l’enthousiasme.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le destinataire de cette lettre écrivait : “ Le Rabbi a affirmé que mon fils pouvait être comparé à une fiole d’huile ”.
(2) Comme ce fut le cas, à ‘Hanouka.
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Par la grâce de D.ieu,
7 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce mercredi, dans laquelle vous me communiquez l’opinion du médecin sur l’état de votre œil gauche. Et, vous me demandez mon avis. Comme vous le savez, notre Torah, Torah de vie, accorde au médecin l’autorisation et donc également le pouvoir de guérir. Bien entendu, une intervention chirurgicale comme celle que vous décrivez doit être effectuée par le meilleur spécialiste, possédant une grande expérience, en la matière. Puisse Celui Qui guérit toute chair et accomplit des merveilles vous envoyer la guérison, par l’intermédiaire de cet homme et de ce traitement, en un moment bon et fructueux.
Le corps de l’homme est lié à son âme et, pour un Juif, à la Torah. Tout ce que le Saint béni soit-Il créa dans le corps possède donc son équivalent et sa source dans l’âme et, de même, tout ce que détient un Juif se trouve dans la Torah. En conséquence, à toute amélioration nécessaire au corps doit correspondre un mouvement similaire en l’âme et tout rétablissement d’un Juif introduit une situation équivalente par rapport à la Torah. Nos Sages disent que : “ celui qui a mal à la tête doit se consacrer à la Torah, celui qui a mal à tout le corps doit se consacrer à la Torah ”.
En l’occurrence, vous devez donc prendre la décision d’intensifier, à l’avenir, votre étude de la partie de la Torah qui est définie comme son luminaire, c’est-à-dire sa dimension profonde laquelle, à notre époque, est révélée par la ‘Hassidout. C’est ainsi que vous renforcerez la réussite du luminaire de l’âme et de celui du corps. C’est une évidence, en fonction de tout ce qui vient d’être dit.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,