Lettre n° 5835

Par la grâce de D.ieu,
9 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre dans laquelle vous me décrivez les deux manières de réaliser la route intérieure(1). Il est clair qu’en la matière, il appartient au comité, qui se trouve sur place, de prendre la décision. Si cela est difficile, pour une raison quelconque, il faut faire intervenir également le comité spirituel, de même que les ‘Hassidim âgés de votre ville.

L’idée est donc la suivante. Les voies des ‘Hassidim et de la ‘Hassidout sont agréables et pacifiques. Pour autant, il est clair que les besoins communautaires repoussent l’intérêt personnel. Car, au final, l’individu appartient lui-même à la communauté et il reconnaîtra donc que son intérêt passe bien par celui de tous. En l’occurrence, il faut également prendre en compte l’élément que vous citez, la présence d’arbres fruitiers. Selon l’une des manières envisagées, il sera nécessaire de les déraciner, ce qui pose un problème hala’hique, que vous clarifierez avant de prendre une décision, en la matière. Bien entendu, tout ce qui est dit ici n’a pas de caractère d’officialité. Il s’agit d’une proposition pour la discussion qui aura lieu, en fonction des conditions, sur place.

Je saisis cette opportunité pour vous rappeler, de même qu’à vos amis du comité et, plus généralement, aux responsables communautaires des ‘Hassidim de Kfar ‘Habad, qu’une concertation détaillée est nécessaire, pour tout ce qui concerne le Kfar. Malheureusement, les habitants du Kfar, pour la plupart d’entre eux, envisagent ce qui concerne leur village en fonction de leur intérêt personnel. Mais, en l’occurrence, c’est l’ensemble des habitants du Kfar qui devaient améliorer une situation personnelle(2). La recherche des intérêts communs à tous ces habitants n’apparaissait pas à l’évidence.

En d’autres termes, la réunion d’un certain nombre de Juifs, en un endroit déterminé, en l’occurrence les quatre coudées du Kfar, n’empêche pas que chacun se considère comme une personnalité indépendante, ne renonçant pas à son intérêt propre, celui-ci devant être maintenu, en tout état de cause. En fonction de tout cela, il est clair que la quasi totalité des préoccupations communes à l’ensemble du Kfar sont délaissées. Il est sûrement inutile d’en dire plus à ceux qui se trouvent sur place et observent cette situation de leurs propres yeux.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) De Kfar ‘Habad.
(2) Dans la conception de cette route.