Par la grâce de D.ieu,
12 Mar’hechvan 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav, qui craint D.ieu, le Rav Alter(1),
Je vous salue et vous bénis,
A) Je fais réponse à votre lettre du 2 Mar’hechvan , formulant des remarques sur ce qui est imprimé dans le Kovets Loubavitch(2), cinquième année, volume 1, dans la rubrique : “ Réponses et commentaires ”, à propos de l’explication que développe le chapitre 24 du Tanya, concernant une situation de danger.
Vous ne précisez pas clairement, dans votre lettre, l’interprétation que vous avancez selon laquelle la situation de danger est celle où l’on est exposé à des souffrances. Faites-vous allusion à des souffrances provoquant la mort ou non ? En tout état de cause, une situation de danger se définit par rapport à la possibilité de conserver la vie ou bien de la perdre et plusieurs passages talmudiques permettent d’établir qu’il en est bien ainsi, la référence étant le traité Yoma 85a que l’on peut interpréter de deux manières opposées. D’une part, un risque de mort repousse le Chabbat, même en l’absence de souffrances. Ce texte, en revanche, ne fait pas allusion à des souffrances n’entraînant pas la mort et il conclut : “ Transgresse, pour lui, un Chabbat, afin qu’il en respecte de nombreux(3) ”. Il en est de même dans les autres passages du Talmud.
B) Dans le même volume, à la rubrique “ Belles explications ”(4), j’ai cité le Rambam, lois des opinions, début du chapitre 4. Il semble qu’il faille lire, dans ce texte : “ les voies du service de D.ieu ” au lieu de “ les voies de D.ieu ”. Vous interprétez ma remarque comme une explication des propos du Rambam, lequel, en l’occurrence, ferait référence à l’Injonction : “ Vous prendrez bien garde de vos âmes ”.
Il est clair que ce n’est pas ce que je voulais dire. Je constatais simplement que cette affirmation fait suite à ce que dit le Rambam, à la fin du chapitre 3 et, de fait, ce chapitre commence par “ puisque ” afin de développer la fin du chapitre précédent : “ On ne peut pas servir D.ieu en étant malade. Dormir peut donc être un acte de ce service de D.ieu, béni soit-Il ”, ce qui se rapporte au contraire de la maladie, à la santé physique, laquelle est effectivement le moyen de servir D.ieu. L’affirmation du Rambam doit être distinguée de celle de nos Sages : “ Attache-toi à Ses voies. Sois miséricordieux ”. En effet, ceci peut être dit de la miséricorde, mais non de la santé physique, bien évidemment.
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Vous m’interrogez sur le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, chapitre 271, paragraphe 23, qui dit : “ la première ”. Le Kountrass Ha Choul’han du Rav Naé, précise qu’il faut lire : “ la dernière ”. On peut, du reste, l’établir en constatant que l’Admour Hazaken reproduit ici les termes du Ramah, à la même référence.
Notes
(1) Le Rav A. Hilevitch, de Johannesburg, Afrique du sud. Voir, à son sujet, la lettre n°1952.
(2) La lettre n°165 dit : “ le chapitre 24 du Tanya explique : ‘Une situation de danger repousse toutes les autres fautes, y compris quand il faut se laisser tuer plutôt que de transgresser’. Quel est le sens de la précision : ‘quand il faut se laisser tuer plutôt que de transgresser’ ? ”.
(3) Précisément parce qu’il aura conservé la vie.
(4) Voir le Likouteï Si’hot, tome 2, page 531. Voir également la lettre n°3705.