Par la grâce de D.ieu,
22 Tévet 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 14 Tévet. Bien entendu, j’ai été très surpris par son contenu et surtout par sa conclusion, puisqu’il semble que vous vouliez jeûner pendant quarante jours. Une telle attitude va à l’encontre de l’enseignement d’Iguéret Ha Techouva, de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah. Je m’empresse donc de vous écrire et je vous adresse la présente en express. Puisse D.ieu faire qu’elle ait de l’effet.
Même si vous avez pris l’engagement de le faire, en sorte qu’il soit nécessaire de vous en délier devant trois personnes(1), vous le ferez et vous leur direz que vous n’aviez pas connaissance de ce que dit Iguéret Ha Techouva, au chapitre 3, page 92b, que ceci va également à l’encontre de l’enseignement bien connu du Baal Chem Tov, à propos du verset : “ Si tu vois l’âne de ton ennemi ployer sous son fardeau…, tu lui viendras en aide ”, comme le rapporte le Hayom Yom, à la date du 28 Chevat, page 23.
Vous avez deux moyens de remplacer ces quarante jeûnes :
A) en donnant à la Tsédaka, jusqu’à Pourim ou Pessa’h, pour un montant de vingt sept dollars(2),
B) en vous engageant, à la place de cela, à des demi jeûnes, sur plusieurs années, par exemple sur neuf ans(3).
De même, vous évoquez votre retrait par rapport à votre épouse. Ceci va totalement à l’encontre de mon opinion. Vous devez respecter les lois de notre sainte Torah, les principes et les règles de la pureté familiale, mais non vous séparer, d’autant que ceci a pour effet d’imposer une douleur à une autre personne, élément qui doit nécessairement être pris en compte, d’après le Choul’han Arou’h.
Vous m’interrogez sur ce qu’il faut faire pour réparer. Vous devez connaître par cœur quelques chapitres de Michna et au moins un de Tanya. Il peut s’agir de chapitres courts. Chaque jour de semaine, avant la prière, vous donnerez de la Tsédaka. Vous adopterez, en outre, les études du ‘Houmach, des Tehilim et du Tanya, chaque jour également. Bien entendu, vous vous engagerez à tout cela sans en faire le vœu.
J’attends, au plus vite, de vos bonnes nouvelles de tout ce qui vient d’être dit. Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Constituant, à cet effet, un tribunal rabbinique pour annuler le vœu.
(2) Soit deux tiers de dollar par jeûne. Voir, à ce sujet, la lettre n°3034.
(3) Voir Iguéret Ha Techouva, à cette référence, qui dit : “ en neuf ans ou plus ”.