Par la grâce de D.ieu,
17 Chevat 5718,
Brooklyn,
Au jeune Yossef(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 2 Chevat, dans laquelle vous me dites qu’il existe une conception selon laquelle on doit enseigner les lois, l’abrégé du Choul’han Arou’h, la Guemara, uniquement aux élèves qui s’engagent à manger cacher. Il semble que le but soit de contraindre certains d’entre eux, à manger cacher.
Malgré cela, une telle attitude ne me satisfait pas. En effet, l’étude de la Guemara et a fortiori des lois est un but en soi et la Mitsva la plus importante. Or, à notre époque, c’est uniquement dans l’enceinte de l’école que l’on a réellement la possibilité de faire acquérir à l’élève des connaissances de la Torah et des Mitsvot, alors qu’au préalable, celles-ci étaient acquises à la maison ou même dans la rue. Toute lacune, en la matière, pendant les années que l’élève passe à l’école, suscite une carence qu’il sera pratiquement impossible de combler.
J’ajoute un point à ma conception. Le simple fait d’étudier les lois et la Guemara prépare l’élève et le rapproche de la pratique des Mitsvot, même si, pour l’heure, il n’est pas encore mûr pour cela. Cette pratique est basée sur la Michna selon laquelle “ une Mitsva en attire une autre ” et, faisant référence à la Torah, nos Sages disent : “ Le luminaire qu’elle contient le ramènera vers le bien ”. Et, l’on comprend qu’il en soit ainsi, de manière naturelle. En effet, quand on apprend un concept à plusieurs reprises, on y médite plus fréquemment et plus profondément. On peut aussi l’expliquer par le fait que nul n’a le droit de faire obstacle à l’étude des enfants, y compris au profit des adultes. C’est une évidence.
Vous m’interrogez sur le rite de la prière(2). Il est évident que vous devez maintenir le rite séfarade d’Erets Israël. Comme le disent les derniers Décisionnaires, on peut passer du rite ashkénaze au séfarade, mais non l’inverse. La raison en est donnée par ailleurs. Puisse D.ieu faire que vous renforciez la Torah et les Mitsvot, pénétrées de la lumière et de l’enseignement de la ‘Hassidout. Vous vous humecterez au point d’en humecter les autres, en particulier vos élèves. Et, rien ne résiste à la détermination.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Y. Kievman. Voir, à son sujet, la lettre n°5896.
(2) Dans l’école.