Par la grâce de D.ieu,
3 Adar 5718,
Brooklyn,
Aux membres du comité de Kfar ‘Habad, en notre
Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre télégramme, dans lequel vous me dites que l’on parle de l’ouverture d’une usine produisant des conserves de viande. Vous me demandez s’il convient de faire en sorte que celle-ci soit installée à Kfar ‘Habad, bien que, pour l’heure, vous ne disposiez d’aucun autre élément, à ce sujet.
En tout état de cause, mon avis est le suivant. La Cacherout de cette fabrication sera placée sous une responsabilité extérieure. En outre, comme vous l’écrivez, il s’agit d’une usine, dont la production est large et qui ne pourra donc pas être trop scrupuleuse. Or, le simple fait d’être installé à Kfar ‘Habad sera considéré comme une permission, surtout si des personnes de Kfar ‘Habad y travaillent. Et, les démentis que l’on pourra apporter, en la matière, n’exerceront pas toujours leur effet, même si l’on connaît les détails, à ce sujet.
Tout cela fait qu’il n’y a pas du tout lieu de s’engager dans un tel projet(1), même s’il ne présentait pas d’autres risques que ceux-là. Et, pour l’avenir, il faut savoir que le Kfar doit conserver son indépendance, dans toute la mesure du possible. Si quelqu’un d’autre vient ouvrir une usine sur le territoire de Kfar ‘Habad, il est clair que certaines influences y seront introduites par ce biais. Vous devez comprendre ce que je veux dire. En outre, s’agissant de cette proposition, vous savez sûrement qu’une telle réalisation a également une incidence sur la santé, du fait, en particulier, des reliquats de viande.
A cette occasion, je voudrais vous rappeler encore et encore ce que j’ai écrit, à maintes reprises, à des individus comme à des communautés de ‘Hassidim. Il est particulièrement important de se structurer, d’organiser des achats groupés et une coopérative pour les habitants du Kfar. Ceci présente différents avantages, matériels et spirituels. Bien entendu, cela suppose une collaboration sincère et, uniquement pour cela, une telle démarche est justifiée(2). Tout cela est d’autant plus important que nous nous trouvons dans la sixième année, à la veille de la Chemitta. Et, je suis très surpris que cette question ne soit pas du tout évoquée, dans le compte-rendu du comité du Kfar.
En la matière, je ne sais pas ce que l’on fait, en Terre Sainte, pour se procurer du pain, pendant l’année de la Chemitta. Peut-être faut-il confectionner des Matsot, que l’on conservera ensuite pendant toute l’année. Bien entendu, on a besoin, pour cela, de machines et de moyens de conditionnement. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
N. B. : J’ai bien reçu les comptes-rendus des 14 et 22 Chevat.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°1800.
(2) Même si elle n’apporte pas d’autres avantages que cette collaboration de tous.