Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au jeune Hillel(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du trente neuvième jour(2) de l’Omer, dans laquelle vous me posez les questions suivantes :
A) L’Admour Hazaken commente, au chapitre 19 d’Iguéret Ha Kodech, l’enseignement de nos Sages selon lequel “ le sage surpasse le prophète ”. Il dit que la prophétie est une vision, totalement comparable à celle de l’œil physique. A l’opposé, la sagesse est une perception. En conséquence, Moché notre maître, en dehors de sa vision prophétique, possédait-il également la compréhension qui fut, par la suite, celle du Ari Zal ?
Ce fut effectivement le cas. Certes, on pourrait proposer une autre interprétation, surtout si l’on se base sur la partie révélée de la Torah, d’après ce qu’expliquent nos Sages au traité Mena’hot 29b. Pour autant, il est vrai qu’il eut effectivement une telle perception, comme le précisent les livres de Kabbala et comme l’explique la ‘Hassidout. Le niveau de Moché notre maître est la Sagesse du monde spirituel d’Atsilout, c’est-à-dire un stade particulièrement élevé. Et, l’on peut se demander ce qu’il en sera pour le Machia’h. Vous consulterez, à ce propos, le Rambam, lois de la Techouva, chapitre 9, au paragraphe 2, le Midrash Tan’houma, Parchat Toledot, au chapitre 20 et le Yalkout Chimeoni, Ichaya 52, 13. Ce point ne sera pas développé ici(3).
B) Le chapitre 9 d’Iguéret Ha Kodech commente l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ l’étude de la Torah est considérée comme les bonnes actions ”. Toutefois, il n’en est pas ainsi en la période du talon du Machia’h(4). Vous me demandez pourquoi l’ordre des valeurs est alors modifié.
Une même différence existe(5) à propos des Mitsvot dont le temps d’application a un terme et de celles dont il est impossible de confier l’application à quelqu’un d’autre. En effet, il est clair que l’importance en est modifiée quand on parvient à la fin de ce temps ou bien quand on ne peut pas trouver une autre personne pour la faire. Bien que vous n’en parliez pas, j’espère que vous avez un temps fixé et fréquent pour étudier la ‘Hassidout. Conformément au dicton de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, puisse D.ieu faire que cette fixation ne soit pas uniquement dans le temps, mais également dans l’âme(6), ce qui est essentiel. Vous avez sûrement connaissance des trois études bien connues, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Tout au moins les adopterez-vous, à l’avenir. Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) H. David, de Brooklyn. Voir, à son sujet, la lettre n°5969.
(2) Le Rabbi écrit Tal, rosée, terme dont la valeur numérique est trente neuf.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°2832 et 4324.
(4) Juste avant sa venue.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°6404.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°6203.