Par la grâce de D.ieu,
26 Iyar 5718,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et possède
l’empressement, le Rav Mena’hem(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre. Mes nombreuses occupations sont à l’origine de mon retard, jusqu’à maintenant et vous voudrez bien m’en excuser. Nos Sages disent que “ tout va d’après la conclusion ” et j’ai donc lu avec satisfaction, à la fin de votre lettre, que vous êtes disposé à ajouter une action destinée à diffuser le Judaïsme et ce qui le concerne, avec l’éclairage de la ‘Hassidout et sa vision du monde, que vous êtes même satisfait de le faire. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de désigner du doigt les possibilités spécifiques dont vous disposez, en la matière. En effet, vous êtes le dirigeant d’une communauté qui compte de nombreuses familles et chaque âme est, à elle seule, un monde entier.
En outre, vous êtes un enseignant, un professeur, ce qui veut dire que vous avez une relation privilégiée avec les jeunes de votre classe et, par leur intermédiaire, avec leurs amis. Sans doute vous considèrent-ils, pour la plupart, comme un maître duquel ils reçoivent l’enseignement tel qu’il est délivré. La responsabilité du maître en est augmentée d’autant. Simultanément, et ceci est essentiel, vous avez la possibilité d’obtenir, de leur part, une évolution positive et, même si celle-ci est réduite, elle se développera en même temps que l’élève. Une image est donnée, à ce propos. Une petite modification sur une graine aura un rôle déterminant quand poussera un arbre portant des fruits.
La matière que vous enseignez est, me semble-t-il, l’Ethique et les comportements de l’homme, ce qui est directement lié avec les objectifs que se fixe la ‘Hassidout. Et, même si, l’an prochain, vous enseignez une autre matière, il vous restera possible de tirer, de toute chose, un enseignement concrètement applicable, dans la vie de l’homme en notre monde. Vous pourrez ainsi être le canal, véhiculant la bonne influence. Il est aussi un autre point, même s’il a une portée plus spécifique, qui n’en a pas moins une grande influence. C’est le suivant. Ces dernières années, et il en sera sûrement de même à l’avenir, vous avez été membre de la commission des réparations, accordant des subventions pour les activités culturelles, l’édition et la publication. En exprimant votre avis pour que vos confrères en soient éclairés, vous avez donc un large domaine et de grands moyens vous permettant de soutenir les réalisations menées dans l’esprit de la sainte Torah et de la Tradition d’Israël, de même que d’empêcher l’aide et la collaboration avec ce qui va à l’encontre de D.ieu, de Sa Torah et de Ses Mitsvot.
J’ai déjà maintes fois précisé le point suivant et, de temps à autre, j’en prends conscience encore plus clairement car la pratique montre à quel point il en est bien ainsi. Ces dernières années, le public, aux Etats Unis, est prêt à recevoir et, pour une large part, demande même qu’on lui transmette la vérité tranchée, de la manière la plus aiguë et sans concessions(2). Certains, dans leur vie privée, ne sont pas prêts à effectuer de grands changements dans la direction du côté droit. En revanche, ils apporteront leur concours à ces changements, dans la vie publique, à condition qu’on les guide et qu’on leur indique la voie de la vérité.
Nous nous rapprochons du “ temps du don de notre Torah ”(3), lorsque les enfants d’Israël furent élus d’entre toutes les nations, devenant ainsi “ un peuple de prêtres et une nation sacrée ”. L’ordination de la Torah a formé et forme encore des Rabbanim en Israël. Ceux-ci font connaître l’avis de la Torah intègre et entière, l’introduisent dans la vie de ceux qui les entourent, en particulier au sein de leur communauté. Puisse donc D.ieu faire que tous ceux qui ont le pouvoir d’influencer les autres, en particulier ceux qui exercent des fonctions rabbiniques, assument pleinement cette mission. Selon l’expression de notre maître, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, vous recevrez la Torah avec joie et profondeur.
Notes
(1) Le Rav M. Rickman.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°5893 et 6386.
(3) La fête de Chavouot.