Lettre n° 6349

Par la grâce de D.ieu,
Veille de Roch ‘Hodech Tamouz 5718,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Ephraïm Eliézer Ha Cohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre du 27 Sivan et, me trouvant aujourd’hui(2) près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, j’ai mentionné votre nom. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de vos réalisations communautaires et de vos préoccupations personnelles. Avec ma bénédiction,

Vous évoquez l’obturation de la cavité d’une dent pour une durée de quelques mois et vous vous demandez s’il s’agit d’une séparation(3). Vous consulterez les responsa du Tséma’h Tsédek, partie Yoré Déa, chapitre 160 et la référence qui est citée par le Darkeï Techouva, le chapitre 195, paragraphe 24, de même que le Taharat Israël, à la même référence. Mais, sans doute n’ignorez-vous pas ces textes.

Dans le Chaareï Tsion, publié à Jérusalem en 5685(4), au chapitre 54, sont comparés deux avis de la Hala’ha, celui du Rambam et celui de Rachi, selon lesquels il ne s’agit pas d’une séparation si l’on n’y prête pas attention. En effet, on ne souhaite pas l’ôter et cette obturation est donc considérée comme insignifiante. D’après un avis, on ne souhaite pas non plus ôter celle qui est temporaire, mais, bien au contraire, la remplacer par une définitive, c’est-à-dire avoir le corps définitivement couvert, puisque c’est bien de la séparation proprement dite qu’il s’agit et non de ce qui constitue cette séparation. Il n’en est pas de même pour les anses des ustensiles qui n’ont pas été fixées de la manière qui convient. En pareil cas, une attache est nécessaire laquelle, pour l’heure, n’existe pas. C’est là ce que vous dites et le temps ne me permet pas de consulter les références précédemment citées, pour vérifier si une telle analyse y est évoquée. Mais, si l’on raisonne ainsi :
A) une obturation pour un jour ou deux ne constituera pas non plus une séparation. Ce n’est pourtant pas l’avis de plusieurs des derniers Sages.
B) on a, bien au contraire, le désir d’ôter une obturation temporaire, même si on ne le fera pas immédiatement. Il faut donc dire que cette obturation est effectivement scellée et qu’en conséquence, elle ne doit pas être prise en compte.

A ce propos, votre remarque sur le Yerouchalmi, traité Yoma, chapitre 4, au paragraphe 4, selon lequel la fixation par un clou supprime la séparation d’un étui, même s’il n’est là que pour un jour, celui de Yom Kippour, ne me convient pas. En effet, il s’agit, en l’occurrence, d’une fixation définitive et d’un instrument réservé à Yom Kippour.

Notes

(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son sujet, la lettre n°5791.
(2) Veille de Roch ‘Hodech, qui est le “ petit Yom Kippour ”.
(3) Entre l’eau et le corps, lors de l’immersion rituelle.
(4) 1925. Dans le texte, le Rabbi met un point d’interrogation après cette date, pour indiquer qu’elle n’est pas certaine.