Lettre n° 6371

Par la grâce de D.ieu,
7 Tamouz 5718,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à vos lettres des 24 et 25 Nissan. J’y ai pris connaissance, avec plaisir, des grandes lignes de l’activité des jeunes de l’association ‘Habad, dans votre groupement(1). Vous me ferez sûrement parvenir la suite de ces nouvelles. Puisse D.ieu faire que leur contenu soit bon, d’un bien véritable, bon pour les cieux et bon pour les créatures. Il convient de diffuser la lettre aux élèves du 15 Sivan 5711(2), de la manière qui convient. En effet, son message s’applique chaque année et il n’est donc nul besoin d’en rédiger une nouvelle.

Vous faites référence à l’utilisation par ‘Habad, d’une salle à propos de laquelle a été soulevée une contestation, de sorte que l’on peut avoir des craintes, concernant la réaction du public. Je ne comprends donc pas comment vous pouvez penser à une telle utilisation. Pourquoi vous introduire dans le doute, surtout ces mois-ci, alors que l’atmosphère est tendue ? En un moment propice, je mentionnerai le nom des élèves et de tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, afin que chacun obtienne la satisfaction de ses besoins, conformément à ce que vous écrivez.

J’ai lu avec étonnement, à la fin de votre lettre, que vous dites Ve Chamerou(3), ce qui va à l’encontre de la coutume des ‘Hassidim ‘Habad, depuis plusieurs générations déjà. Bien entendu, l’explication que vous donnez, à ce sujet, n’est pas du tout suffisante pour justifier une pratique opposée à celle que nos maîtres ont enseignée à leurs disciples, suivant leur voie. Vous m’excuserez d’avoir à vous dire que, également d’après la partie révélée de la Torah, votre comportement est effroyable. En effet, nos Sages définissent l’attitude qu’un élève doit avoir devant son maître, au traité Soukka 32b : “ Rav A’ha, fils de Rava, s’efforçait d’agir ainsi, dès lors qu’il l’avait entendu de la bouche de son maître ”. Vous dites que, dans la synagogue où vous priez, on intercale ce paragraphe de toute façon, mais l’on peut penser(4) qu’en maintenant sa pensée sur la fin des bénédictions du Chema ou bien sur la Amida, on supprime l’effet de ce qui est intercalé. Et, vous connaissez la discussion(5) tendant à déterminer si cette proximité doit être absolue ou non.

Je(6) mentionnerai, en un moment propice, vos deux noms près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez la satisfaction de vos besoins. Il n’y a sûrement pas lieu de tout remettre en cause, ce qu’à D.ieu ne plaise, ni même de la faire très partiellement, sous prétexte que l’on est nerveux, surtout d’après l’explication longue et détaillée, qui reçoit une expression rationnelle, à propos de la Providence de D.ieu, Qui est l’Essence du bien. De ce point de vue, toute remise en cause est effectivement exclue.

Vous respectez sûrement(7) la coutume des femmes juives vertueuses qui consiste à donner de la Tsédaka avant d’allumer les bougies, à la veille du Chabbat et des fêtes. En plus de cela, vous en donnerez également chaque jour de semaine, le matin. Vous le ferez jusqu’au prochain Roch Hachana, bien entendu sans en faire le vœu. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et à l’occasion de la fête de la libération,

M. Schneerson,

Notes

(1) Cette lettre est adressée à un couple faisant partie de ce groupement.
(2) Il s’agit de la lettre n°1051.
(3) Paragraphe intercalé dans la prière du vendredi soir, entre la fin des bénédictions du Chema Israël et la Amida, qui est omis selon la coutume ‘Habad, afin qu’il n’y ait pas d’interruption à cet endroit.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ On peut aussi penser que l’on ne dira pas ce paragraphe afin de maintenir la proximité de ces passages. Et, il en est ainsi selon le raisonnement que vous écrivez. Toutefois, le Sidour établit clairement que l’on omet le paragraphe Ve Chamerou de peur d’une interruption. Ce n’est pas ce que vous écrivez. En outre, les Pisskeï Dinim du Tséma’h Tsédek sur le Ora’h ‘Haïm, au chapitre 236, tranchent clairement qu’en pareil cas, il ne faut pas le dire. ”
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Traité Mena’hot 98a et Tossafot sur Mena’hot 78b. ”
(6) A partir de ce paragraphe, la lettre est en Yiddish, alors que son début était rédigé en Hébreu.
(7) Ce paragraphe s’adresse, plus spécifiquement, à l’épouse.