Lettre n° 6383

Par la grâce de D.ieu,
11 Tamouz 5718,
Brooklyn,

Aux dirigeants du séminaire Beth Rivka et à l’association
des parents d’élèves du séminaire de Kfar ‘Habad,
où D.ieu a ordonné la bénédiction,
qu’Il vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos lettres et les comptes-rendus de la direction et des réunions des parents. J’y ai lu, avec plaisir, que vous avez tous reconnu, avec l’unanimité des cœurs et d’une même voix, la nécessité de renforcer, au séminaire, l’éducation juive et ‘hassidique, au-delà de ce qui était pratiqué jusqu’à maintenant, d’y intensifier les études sacrées. De ce fait, vous recherchez les professeurs qui conviennent, dont la crainte de D.ieu précède la sagesse, car, bien entendu, tout cela dépend du corps enseignant.

En conséquence, chacun des dirigeants et des parents fera tout ce qui est en son pouvoir afin d’en acquérir les moyens. Si, en tout lieu et à toute époque, nos Sages ont dit que : “ si tu fais des efforts, ceux-ci seront couronnés de succès ”, combien plus en est-il ainsi de nos jours, alors que l’on peut observer la réussite d’une action menée pour la Torah et la crainte de D.ieu, pour peu que l’on s’y consacre de tout son cœur et avec l’enthousiasme qui convient, d’autant qu’en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie par notre juste Machia’h, tout cela est particulièrement nécessaire. De ce fait, tout effort, toute intervention, en la matière, sont justifiés.

Compte tenu de l’immense importance de tout cela, je veux dire de tout ce qui concerne l’éducation, puisqu’une évolution acquise par l’élève se maintiendra par la suite, tout au long de sa vie. Il est donc bien évident qu’il n’y a pas du tout lieu d’envisager ce qui sème le doute, à propos de la crainte de D.ieu et du Judaïsme traditionnel, ni même le “ doute d’un doute ”, dans une situation impliquant un danger de vie ou de mort, ce qui est également interdit. La logique première et la rationalité des hommes permettent de l’établir.

Vous déduirez de ce qui vient d’être dit quelle est ma position, concernant les livres douteux, du point de vue de la crainte de D.ieu et, de même, des enseignants dont on peut se demander s’ils sauront insuffler cette crainte de D.ieu à leurs élèves. Pour plus de précisions, j’ajouterai un autre point. Comme je l’ai dit, il faut écarter de tels livres et de tels enseignants, même en l’absence d’autre choix, précisément parce qu’il n’y en a pas d’autres. En effet, les dirigeants et, bien entendu, les parents doivent s’assurer que les élèves restent fidèles à D.ieu et à sa Torah. C’est là leur bonheur, matériel et spirituel. Toutefois, il doit être possible, à l’heure actuelle, de trouver des professeurs et des livres d’étude qui soient irréprochables, du point de vue de la crainte de D.ieu, pour reprendre l’expression que vous utilisez dans votre lettre et dont le niveau sera convenable.

Il y a maintenant plusieurs écoles Beth Yaakov en notre Terre Sainte. La période du début, des hésitations et des doutes est passée. Sur la base de l’expérience de plusieurs années, une solution a été trouvée à ces questions. Le séminaire Beth Rivka peut sûrement profiter de l’expérience ainsi accumulée. D’après ce que vous m’écrivez, vous avez vous-même décidé, à l’unanimité, que la crainte de D.ieu doit précéder la sagesse, comme l’affirment les Sages, dans la Michna. Il est sans doute inutile de préciser que cette priorité est non seulement dans le temps, mais aussi dans la qualité, ce qui veut dire que, quand il faut faire une sélection entre les professeurs et les livres, choisir entre la crainte de D.ieu et la sagesse, on accordera la priorité à la première, comme on l’a dit. De même, s’agissant des points que vous mentionnez, des matières pour lesquelles il convient d’obtenir un meilleur niveau d’étude, cela ne veut pas dire, bien entendu, qu’il faille abaisser ce niveau, quand cela ne concerne pas la crainte de D.ieu. Assurément, vous serez tous d’accord, en la matière. Et, de ce fait, il est un peu surprenant que vous en parliez dans votre lettre, comme s’il y avait un doute, à ce sujet.

De même, vos lettres ne définissent pas clairement le programme de l’école secondaire, que vous mentionnez pourtant à plusieurs reprises. Or, le séminaire vient d’être créé et, malgré cela, il connaît la réussite, au moins d’une manière relative. Il n’y a donc pas lieu d’en faire une école secondaire. Il me semble vous avoir déjà écrit que cela ne me convient pas du tout. Le séminaire doit effectivement avoir la forme d’une école de formation des enseignantes et des jardinières d’enfants. De nos jours, un tel séminaire est particulièrement important. Vous dites qu’il y a un risque, que les administrations concernées pourraient ne pas accepter que des enseignantes titulaires ne soient pas bachelières. Mais, il y a de bonnes chances que l’on assiste à une évolution également dans ce domaine. Avant tout, même en l’absence d’un tel agrément, les enseignantes et les jardinières d’enfants ont un terrain d’action particulièrement large. Comme on l’a dit, ce qui est essentiel, ce qui importe avant tout, c’est que ces enseignantes et ces jardinières d’enfants soient pleinement adaptées à leur mission, qui revêt la plus haute importance. Il ne faut donc pas réduire, même quelque peu, leur adéquation à tout cela en modifiant le programme d’étude ou bien l’apparence du séminaire.

On confère un mérite à des jours qui sont par nature propice. Or, je rédige la présente à la veille des 12 et 13 Tamouz, jours de la libération de notre maître et de notre chef, qui lutta, malgré les voiles et les difficultés, pour la victoire du Judaïsme traditionnel et ‘hassidique, de la Torah intègre, qui emporta une victoire évidente, obtenue aux yeux de tous, bien qu’elle eut été inconcevable, d’après les voies de la nature. Or, “ le corps suit la tête ” et chaque ‘Hassid, attaché ou lié à lui doit donc suivre la voie qu’il nous a montrée, surtout dans les domaines pour lesquels il n’est nullement besoin de faire don de sa propre personne. Il suffit, en effet, d’offrir son âme animale, d’être intègre envers D.ieu, Créateur du monde Qui le dirige, accordant Sa Providence à tous. Ainsi, le cœur de chacun et de chacune sera entier pour suivre la voie de la Torah et de la Tradition, éclairée par la clarté et la chaleur ‘hassidiques, pour s’écarter et se préserver de tout écart, de tout doute, du “ doute d’un doute ”, quant à la fermeté et la pureté de tout cela. A n’en pas douter, les bénédictions et la réussite de D.ieu se multiplieront, afin que l’on puisse atteindre l’objectif fixé, avec largesse d’esprit et dans un bonheur véritable, matériellement et spirituellement.

Pour ce qui fait l’objet de notre propos, les parents, les enseignants et les dirigeants concevront de tous les élèves du séminaire beaucoup de satisfaction véritable, une satisfaction juive et ‘hassidique. A juste titre et avec la fierté émanant du domaine de la sainteté, vous pourrez dire : “ Voyez ceux que nous avons formés ”. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et à l’occasion de la fête de la libération,