Lettre n° 6393

Par la grâce de D.ieu,
15 Tamouz 5718,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux
multiples accomplissements, assumant une mission sacrée,
le Rav ‘Haïm Chaoul(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 11 Tamouz, avec la demande de bénédiction qui y était jointe et qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Vous me dites que vous avez trouvé un candidat, susceptible d’enseigner dans la Yechiva A’heï Temimim(2) que vous dirigez. Bien entendu, tout dépend de ses capacités et de la manière dont il s’habituera aux élèves. Mais, vous me faites part d’un autre point et vous me dites qu’il enseigne d’ores et déjà dans une école du réseau(3). Il faudra donc leur(4) en parler, car il est clair qu’il ne doit en résulter aucun manque pour ces écoles, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout ce qui est mentionné dans votre lettre, ce qui inclut, bien évidemment, la situation de la Yechiva. Je suis surpris que vous me parliez de votre découragement, à la veille de la fête de la libération des 12 et 13 Tamouz. Vous connaissez sûrement le commentaire du verset : “ Ces jours sont commémorés et revécus ”(5), selon lequel c’est quand ils sont “ commémorés ” qu’ils peuvent aussi être “ revécus ”. Or, les paroles, les actes des Justes, les lumières révélées par leur intermédiaire sont immuables. Mais, en la matière également, l’effort doit être joyeux et enthousiaste. La confiance en D.ieu s’en trouvera renforcée. Et, l’on a rapporté, lors de la réunion ‘hassidique de ce 12 Tamouz, ici-même, les paroles tenues par le Rabbi Rachab à son fils, mon beau-père, le Rabbi, le 12 Tamouz 5655(6), à propos du chapitre d’Iguéret Ha Kodech introduit par le verset : “ Elle a ceint ses hanches de courage ” et de sa conclusion. Il expliqua que ce courage est celui du don de soi, lequel consiste à dire : “ Il en sera ainsi et il ne pourra pas en être autrement ”. Il doit donc en être de même pour la Yechiva. Celle-ci doit exister et se développer. En conséquence, “ il en sera ainsi et il ne pourra en être autrement ”. Dès lors, on trouvera plus aisément les moyens qu’il en soit effectivement ainsi, comme la pratique permet de le vérifier. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Le Rav H. C. Brook, de Richon Le Tsion. Voir, à son sujet, la lettre n°4407.
(2) De Richon Le Tsion.
(3) Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch en Terre Sainte.
(4) A la direction de cette école.
(5) Voir, à ce sujet, les lettres n°5336 et 6396.
(6) 1895.