Par la grâce de D.ieu,
19 Tamouz 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du jour de la libération, le 13 Tamouz, de même que le télégramme qui l’a précédée. Je mentionnerai vos noms, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément au contenu de votre lettre.
Je suis surpris que vous alliez à l’encontre de l’usage courant et évident, qui voudrait qu’après une visite rendue ici, la correspondance soit plus suivie qu’au préalable. En effet, vous avez adopté l’attitude opposée et, depuis votre retour d’ici, vos lettres sont beaucoup plus rares qu’auparavant et beaucoup plus concises. Certes, vous pouvez penser que d’autres transmettront les nouvelles, mais c’était déjà le cas avant cela. Et, vous connaissez le dicton du Rabbi Maharach, qui dit : “ cela viendra d’une autre source, mais vous en aurez perdu le mérite ” et son fils, le Rabbi Rachab, précise : “ le mérite d’être l’émissaire du Saint béni soit-Il pour faire du bien à un Juif ”. En effet, annoncer une bonne nouvelle est aussi un moyen de mettre en pratique le grand principe de la Torah, qui est : “ tu aimeras ton prochain comme toi-même ”. Avec ma bénédiction pour que vous possédiez la largesse d’esprit et que vous gagniez convenablement votre vie,