Par la grâce de D.ieu,
22 Tamouz 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre qui a été achevée le 15 Tamouz, dans laquelle vous me décrivez ce qui vous est arrivé, alors que vous assumiez les fonctions de Rav d’une communauté juive. Puisse D.ieu faire que la réussite qui vous a souri jusqu’à maintenant mette en éveil en vous des forces encore plus profondes, afin que vous conserviez vos fonctions et que vous insuffliez à chaque membre de votre communauté la vérité absolue, la Parole de D.ieu selon laquelle tous constituent “ une nation de prêtres et un peuple sacré ”, ce qui veut dire que, pendant toutes les vingt quatre heures du jour et non uniquement au cours de la prière, de l’étude de la Torah et de la pratique des Mitsvot, un homme, et il est dit que “ vous êtes appelés hommes ”, assume une mission sacrée, celle d’un prêtre. Il applique le principe : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”, comme l’explique longuement le Rambam dans son Yad Ha ‘Hazaka et dans ses huit chapitres. La Hala’ha en retient le principe dans le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 231. Et, il est sûr que les paroles émanant du cœur pénètrent dans le cœur de celui qui les entend. Or, le cœur est “ le roi de tous les membres ”, qu’il dirige et qu’il conduit à agir en fonction de ses instructions. C’est une évidence.
Vous me dites que tout cela a été obtenu uniquement au prix de luttes et de dissensions. De fait, il en va ainsi, en notre monde, selon l’expression du Ets ‘Haïm, citée par le Tanya à la fin du chapitre 6 : “ Toutes les actions de ce monde sont dures et mauvaises. Les impies y sont forts ”. Pour autant, c’est bien dans ce monde que la Torah a été donnée et il est dit que : “ elle ne se trouve pas dans le ciel ”. Et, c’est bien ainsi que ceux qui reçurent la Torah apportèrent une réponse à l’argument soulevé contre eux : “ Possédez-vous un mauvais penchant ? Etes-vous descendus en Egypte ? ”. Pour autant, l’assurance nous a été donnée que la vérité, le bien, la sainteté se maintiendront et obtiendront une victoire évidente. En effet, le Saint béni soit-Il voulut posséder une demeure ici-bas. Il est donc bien clair qu’en tout état de cause, Sa Volonté sera accomplie et tout ne dépend que des actions de l’homme, qui est Son émissaire. Selon les termes de la Michna, “ j’ai été créé pour servir mon Créateur ”, pour édifier Sa demeure dans notre monde, une maison décorée avec de belles affaires. Et, le Tikouneï Zohar, Tikoun 6, à la page 22b, explique : “ Une maison agréable : son cœur. Des affaires agréables : ses membres. Une femme agréable : son âme ”. C’est ainsi que tout peut être révélé dans la partie du monde qui est confiée à cet homme. Vous consulterez également le Tanya, au chapitre 37, soulignant que ceci est la préparation et le début de la délivrance collective du monde entier.
Il résulte de tout cela que la conclusion de votre lettre, selon laquelle votre vie personnelle ne vous satisfait pas, ne correspond nullement à ce qui a été dit au préalable. En effet, la finalité de l’homme est de servir son Créateur, d’accomplir Sa Volonté. Celui qui a la capacité d’influencer les autres doit donc en faire son objectif principal. En effet, “ tu aimeras ton prochain comme toi-même ” est un “ grand principe de la Torah ”. Or, une Mitsva en attire une autre, en particulier une telle activité. Car, l’Admour Hazaken explique, au début du Torah Or, que la Tsédaka, puisque l’acte vivifiant l’âme et le corps de l’autre en est une, permet d’avoir “ un cerveau et un cœur mille fois plus affinés ”. Ainsi, même si, comme vous l’écrivez, le temps dont vous disposez pour vous-même est beaucoup plus réduit qu’au préalable, et vous vous en plaignez dans votre lettre, votre réussite sera multipliée par mille. Comme le soulignent les notes du Tséma’h Tsédek, le chiffre mille employé ici est précis. Il n’est nullement une exagération, ce qui veut dire qu’en une heure, vous parviendrez à accomplir ce qui, auparavant, nécessitait mille heures.
Vous faites référence à l’étude de la Torah et, à ce propos, j’ai déjà expliqué qu’à notre époque, il est particulièrement important d’apprendre les Lois nécessaires, au quotidien. Du fait de nos nombreuses fautes, on constate, en la matière, une ignorance effrayante. Et, il en est ainsi dans tous les milieux, même les plus élevés. Vous devez comprendre ce que je veux dire. De même, il faut étudier la Paracha de la semaine, participer à l’étude du Talmud que l’on conclut chaque année, en groupe. Tout ceci concerne chacun en particulier. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, avec une véritable largesse d’esprit,