Par la grâce de D.ieu,
23 Tamouz 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux multiples accomplissements et aux bons comportements,
le Rav Nissan(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre livre, le troisième tome du recueil : “ La Torah et le monde ”, traitant de ce qui est d’actualité, la fête de Chavouot et les mois qui la suivent. Cette réalisation est comparable à la précédente. Vous invitez à suivre D.ieu, Sa Torah et Ses Mitsvot. Puisse D.ieu faire que vos propos exercent leur effet, mettent en éveil au fin fond de l’âme des Juifs et des Juives la source d’eaux vives et, comme cela doit être, révèlent cette source dans les pensées, les paroles et les actions, au quotidien, car telle est la finalité de l’homme.
Heureux est celui qui accomplit tout cela et permet qu’il en soit ainsi. Ainsi, la ‘Hassidout expose la dimension profonde de la Michna(2) selon laquelle : “ deux personnes saisissent un Talith ”. En l’occurrence, le Talith est une Lumière qui entoure, une étincelle positive se trouvant dans l’objet matériel. Or, deux personnes arrivent et saisissent cet objet matériel afin d’accomplir une Mitsva, réalisant ainsi l’élévation de cette étincelle, la libérant de sa captivité et lui faisant quitter son exil. Chacun de ceux qui ont réalisé cette élévation prétend avoir transformé l’ensemble de cette étincelle, qui se trouve donc dans son domaine. Vous consulterez, à ce propos, le discours ‘hassidique intitulé : “ Rabbi dit ”, de 5700(3) et le Kountrass Limoud Ha ‘Hassidout, de mon beau-père, le Rabbi, à la fin du chapitre 12.
Puisse D.ieu faire que vous connaissiez la réussite en tout cela et que, pendant de nombreuses années encore, vous redoubliez d’ardeur pour irradier la lumière de la Torah dans le monde, une Torah intègre, extérieure et profonde à la fois, une Torah de vérité, sans évolution et sans concessions, identique en tout endroit et en toute époque, jusqu’à ce que s’unifient la Torah et le monde. Ainsi, s’accomplira la proclamation du premier Hébreu, “ Avraham était unique ”, dont le service de D.ieu est exprimé par le verset : “ Il invoqua là-bas le Nom de l’Eternel, D.ieu du monde ”, ce qui veut dire que D.ieu et le monde ne sont pas deux entités distinctes, mais que l’on observe clairement, dans le monde, que “ il n’est rien d’autre que Lui ”. Vous consulterez le Likouteï Torah, à la Parchat Tavo, pages 42d et 43c. Avec mes respects et ma bénédiction de bonne santé, pour vous et pour votre épouse,
N. B. : Avec un étonnement mêlé de douleur, j’ai appris ce qui a résulté des rencontres entre les représentants des jeunes et les dirigeants du comité rabbinique. En effet, l’unité n’a pas été obtenue. Or, de nos jours, le manque d’unité conduit à la cassure. Ma douleur et mon étonnement sont, à juste titre, basés sur ma conversation avec le grand Rav Bick, dont il vous a sûrement transmis les grands points. L’idée essentielle est la suivante. Ces jeunes, pour l’heure, sont suspendus entre le ciel et la terre, au sens moral du terme. Ils subissent les pressions de leur gauche, leur demandant de descendre sur terre, d’intégrer non seulement la matière, mais aussi la grossièreté. Du fait de nos nombreuses fautes, ces pressions prennent la forme non seulement de promesses concernant le monde futur, mais aussi de menaces sur le présent et le futur immédiat. Si on ne les intègre pas au plus vite dans un cadre qui leur permettra au moins de ne pas descendre plus bas, il est difficile d’imaginer les conséquences que cela pourrait avoir. Un autre point concerne le comité rabbinique. Quiconque considère la situation actuelle s’aperçoit que son emprise et son autorité sur le public ne vont pas en augmentant, bien au contraire. Les dernières réunions des jeunes rabbins en apportent la preuve. Or, quand il est possible d’augmenter l’influence du comité rabbinique et d’affaiblir ceux qui luttent contre elle, certains de manière affirmée et d’autres, plus nombreux encore, en cachette, on écarte délibérément cette éventualité. Il semble qu’au moins quelques unes des raisons n’en soient pas désintéressées.
Notes
(1) Le Rav N. Telushkin, de Brooklyn. Voir, à son sujet, la lettre n°6159.
(2) Au début du traité Baba Metsya.
(3) 1940, du précédent Rabbi.