Par la grâce de D.ieu,
14 Mena’hem Av 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre(1) de la veille du Chabbat ‘Hazon et, en un moment propice, je mentionnerai encore une fois tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protègera, afin que chacun obtienne la satisfaction de ses besoins. Le temps de l’étroitesse(2) est désormais passé, puisque nous sommes à la veille du 15 Av. C’est, en effet, à cette date, que l’on est libéré de tous les doutes(3), comme le précisent nos Sages, à la fin du traité Taanit et dans les Tossafot, d’après le Midrash E’ha Rabba. Il y aura donc là un bon début pour se délivrer de toutes les entraves, à tous les sens du terme, matérielles et spirituelles.
De cette libération dépendant de D.ieu, Qui est l’Essence du bien, il est dit que : “ le salut de D.ieu intervient dans le temps d’un clin d’œil ”. Il n’en est pas de même, en revanche, pour les trois semaines, bien que : “ de la bouche du Très Haut n’émane pas le mal ”. Ainsi, selon la formule bien connue, c’est effectivement “ en un moment et en un instant ” et, “ au milieu de ce jour ”(4) que peut intervenir la délivrance véritable et complète, individuelle et collective. De fait, on peut considérer que la délivrance collective dépend de la délivrance et des actions individuelles, dans toute la mesure du possible, comme l’expliquent différents texte et comme le tranche notre Torah, Torah de vie et Torah de vérité. Selon les termes du Rambam, dans ses lois de la Techouva, au chapitre 3, paragraphe 4, pour ce qui concerne notre propos, “ chacun doit considérer que le monde est moitié méritant et moitié coupable. Une seule Mitsva permet donc de le faire pencher du côté du bien, de provoquer le salut et la délivrance ”. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) Cette lettre fut adressée à de nombreuses personnes.
(2) A l’issue de la période commémorant la destruction du Temple.
(3) Le décret selon lequel la génération qui était sortie d’Egypte devait mourir dans le désert prit fin le 9 Av de la quarantième année. Six jours plus tard, le 15 Av, jour de la pleine lune, on eut la certitude que le 9 Av était effectivement passé et que le décret était donc bien annulé.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ En le temps d’un clin d’œil, à la lumière du jour, selon l’expression de la Me’hilta ”.