Lettre n° 6484

Par la grâce de D.ieu,
19 Elloul 5718,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 11 Elloul, mois de la miséricorde, dans laquelle vous me signifiez votre désir de transférer le corps de votre père, qu’il repose en paix, en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. En effet, celui-ci a été enterré à cette condition et il se trouve dans un cercueil prévu pour ce transfert. Toutefois, plusieurs membres de la famille pensent qu’une telle initiative n’est pas judicieuse du tout, car ils ne pourront plus se rendre auprès de sa tombe, lors de l’anniversaire de son décès. De façon générale, de telles questions doivent être soumises à un Rav, tranchant la Hala’ha, qui se trouve sur place et pourra écouter les argumentations des deux parties. Vous vous conformerez donc à son avis, mais, bien entendu, il faudra lui souligner que cette condition a été fixée lors de l’enterrement et, point encore plus important, que son corps a été placé dans un cercueil conçu pour ce transfert, ce qui veut dire qu’un changement a été alors introduit lequel, très vraisemblablement, retarde la putréfaction. Tout ceci posera donc problème si le transfert n’est pas fait. De même, je dois dire que des objections comme celles de ces membres de la famille sont fréquemment soulevées quand des défunts sont transférés en Terre Sainte. En effet, ces personnes restent là où elles se trouvaient au préalable, ce qui les conduit à remettre en cause le transfert.

Vous concluez votre lettre en disant que vous travaillez dans un cabinet de comptabilité. Or, vous souhaitez enseigner aux enfants et il est clair qu’il ne suffit pas de le vouloir, car la décision finale dépend également d’autres personnes. Lorsque ce que l’élève reçoit est insuffisant, peu importe quelle était l’intention de l’enseignant. L’aspect positif de l’enseignement est, bien sûr, ce qui compte, comme le disent nos Sages, dans le Sifri, à propos du verset Tétsé 24, 19, soulignant que celui qui perd une pièce, laquelle a ensuite été trouvée par un pauvre, s’est effectivement acquitté de la Mitsva de la Tsédaka. Or, de façon générale, celui qui a perdu une pièce se lamente, du fait de cette perte. Vous comprenez bien l’enseignement que l’on peut en tirer.

Vous me dites que de nombreuses connaissances vous manquent encore. Néanmoins, chaque homme en manque, y compris celui qui est parvenu au sommet de la connaissance, car selon l’expression des commentateurs, par exemple les Ikarim, chapitre 2, paragraphe 30 : “ Le sommet de la connaissance est de ne pas savoir ”. On peut observer concrètement qu’il en est ainsi non seulement pour la connaissance de D.ieu et tout ce qui lui est liée, mais aussi pour les sciences profanes. De nos jours, précisément, on sait que le domaine qui n’est pas connu est plus important que celui qui est connu. En tout état de cause, il serait bon, dans votre lieu de travail, d’organiser un groupe auquel vous dispenserez un enseignement sacré. Bien entendu, l’étude conduira à l’action, ainsi qu’il est dit : “ craindre D.ieu et respecter Ses Mitsvot est toute la finalité de l’homme ”. Avec ma bénédiction pour donner des bonnes nouvelles, afin d’être inscrit et scellé pour une bonne année, de même que tous les membres de votre famille, auxquels D.ieu accordera longue vie,