Lettre n° 6504

[Eté 5718 ?]

Vous soulevez une objection à propos du compte de l’Omer(1), car, dites-vous, il ne faut pas faire en sorte que l’on puisse penser qu’il y ait deux Torah(2). Je ne comprends pas votre question. En effet, la Torah établit clairement que chacun doit compter l’Omer à titre individuel, tout comme il est dit : “ elle(3) comptera pour elle ”, puis célébrer Chavouot au cinquantième jour de ce compte. Il n’en est pas de même pour le compte de la Chemitta et du jubilé(4),comme l’expliquent les Tossafot, au traité Mena’hot 65b. En l’occurrence, le compte individuel est le seul moyen de fixer la fête de Chavouot(5).

Or, vous prétendez qu’il n’en est pas ainsi et que quelqu’un pourrait célébrer la fête de Chavouot au quarante neuvième jour, selon son compte, puisqu’on ne peut le dispenser de compter. Un second le fera au cinquante et unième jour et un troisième, au cinquantième jour. Et, de nombreuses autres questions se posent également. Ainsi, les semaines, en ce cas, ne sont pas intègres, ou bien du fait d’un manque ou au contraire du fait d’un ajout.

Vous citez le Lé’hem Michné, au chapitre 7 des lois du Loulav, mais il répond lui-même à la question que vous mentionnez et vous le consulterez. Vous qualifiez ma conclusion de “ fait véritablement nouveau ”, mais, à mon humble avis, le seul fait nouveau est ici l’évidence d’une telle conclusion et l’impossibilité qu’il en soit autrement. Vous avez sûrement reçu, en son temps, ma lettre qui faisait réponse aux questions que vous m’avez posées sur les Tefillin.

Notes

(1) Voir à ce propos les lettres n°6298 et 6415 selon lesquelles celui qui traverse le fuseau horaire de changement de date pendant cette période doit, néanmoins, poursuivre son propre compte de l’Omer et célébrer la fête de Chavouot en conséquence.
(2) Ce qui est le cas quand tous ne célèbrent pas Chavouot à la même date.
(3) La femme désirant se purifier.
(4) Confié au tribunal et non à chaque individu.
(5) Car la Torah ne lui fixe pas de date dans le calendrier.