Par la grâce de D.ieu,
11 Tichri 5719,
Brooklyn,
A tous les participants à la première réunion de l’année
de la Chemitta, celle de 5719, qui approche, dans la ville
de Toronto, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir votre lettre de l’issue du Chabbat Chouva, m’annonçant la première réunion visée ci-dessus. Puisse D.ieu faire qu’il y ait là un bon début pour toute cette septième année(1), laquelle est un Chabbat pour D.ieu. Celle-ci fait allusion et est liée au “ jour qui sera entièrement Chabbat et repos pour l’éternité ”, comme l’expliquent le Ibn Ezra et le Ramban, à propos du verset Vaykra 25, 2 : “ comme le Chabbat ”. La ‘Hassidout explique qu’il y a, en cela, la phase la plus élevée de la rétribution du monde futur, lequel, de façon générale, se répartit en deux périodes, la première pendant laquelle “ ils(2) ne connaîtront pas le repos dans le monde futur, s’élevant d’une étape vers l’autre ” et la seconde marquant l’élévation vers le “ Chabbat et repos pour l’éternité ”.
La perfection que ce monde connaîtra alors dépend de nos actions et de nos accomplissements, pendant toute la durée de l’exil, comme l’explique le Tanya, au début du chapitre 37. L’équivalent de tout cela doit donc se marquer dans le service de D.ieu. Bien entendu, il faut, pour l’obtenir, oublier complètement les préoccupations du monde, non seulement celles du monde matériel mais aussi celles du monde spirituel, non seulement celles de la rationalité humaine mais aussi celles de la logique du domaine de la sainteté. Il faut servir D.ieu au-delà de toute explication rationnelle, “ de tout ton pouvoir ” ou encore, selon l’expression de nos Sages, “ non pas dans le but d’en tirer une récompense ”, pas même morale.
Tel est également le sens du verset : “ Qui est avec moi dans le ciel ? Je ne veux pas ce qui est avec Toi sur la terre ”, selon l’interprétation qu’en donne l’Admour Hazaken(3), rapportée dans le Chorech Mitsva Ha Tefila, du Tséma’h Tsédek, à la fin du chapitre 40. En effet, l’Admour Hazaken s’exprimait ainsi : “ Je n’accepterai rien. Je ne veux pas de Ton Gan Eden. Je ne veux pas de Ton monde futur. Je ne veux que Toi ”. Et, c’est à ce propos que le verset Devarim 30, 12, dit : “ Cela n’est pas inaccessible… Elle(4) n’est pas dans le ciel… ”. Du reste, comme le soulignent nos Sages, “ si elle se trouvait dans le ciel, il aurait fallu y monter pour l’étudier ”. Mais, l’assurance nous a été donnée que “ le Saint béni soit-Il n’agit pas avec félonie envers Ses créatures ”(5). Il est donc certain que l’on possède les forces nécessaires pour atteindre le but. Avec ma bénédiction pour une joyeuse fête,
Notes
(1) Celle de la Chemitta.
(2) Les justes, grâce à l’élévation qu’ils recevront, en conséquence de ce qu’ils ont accompli dans le monde.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°1454 et 1549.
(4) La Torah.
(5) Ce qu’Il demande ne peut donc pas être impossible.