Lettre n° 6663

Par la grâce de D.ieu,
25 Tévet 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 19 Tévet, dans laquelle vous m’indiquez que certains se demandent s’ils doivent écrire(1) pour faire état de leurs manques. Vous précisez qu’il y a eu d’âpres discussions, à ce sujet. Je suis très surpris qu’il puisse y avoir un doute, en la matière, car j’ai déjà écrit plusieurs fois, à ce sujet, en précisant qu’en tout état de cause, certains transmettent effectivement ces nouvelles. Néanmoins, quand ils le font, celles-ci émanent alors de personnes extérieures et elles sont donc exagérées, ce qui a la conséquence opposée à celle qui est recherchée par les personnes souhaitant les taire(2).

Mais, la raison essentielle de ma surprise est la suivante. Nous avons reçu de nos saints maîtres une instruction claire selon laquelle il faut analyser de telles idées, établir quelle est leur origine, savoir s’il y a un doute, à ce sujet, comme le dit le Hayom Yom, à la date du 23 Sivan, le critère étant ce qui sera ajouté ou retranché aux éléments utiles à l’action concrète et au service de D.ieu. Or, il ne fait pas de doute qu’un homme qui sait ne pas avoir à rendre compte de ses manques dans un certain endroit(1) ne réduira pas ces lacunes et ces défauts, bien au contraire. C’est une évidence. Peut-on imaginer, à ce propos, affirmation plus claire que celle de nos Sages, qui demandent : “ puissiez-vous craindre D.ieu comme vous craignez un homme de chair et d’os ” ?

Puisse D.ieu faire qu’il soit de moins en moins nécessaire d’écrire de telles choses, non pas à cause de ce raisonnement qui n’a pas lieu d’être, mais bien parce que les manques et leur cause diminueront, jusqu’à disparaître complètement, comme l’explique Iguéret Ha Kodech, à la fin du chapitre 26. On écrira donc des lettres détaillées, non pas pour obtenir des clarifications, mais pour multiplier les lumières. C’est une évidence. Vous évoquez ce qui doit encore être réparé. Sans doute le soulignerez-vous encore et encore(3), d’autant que la formulation courante, à ce propos, est : “ Tu feras des reproches, cent fois s’il le faut ” et il ne s’agit pas là d’un chiffre exagéré, comme le disent le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, chapitre 156, au paragraphe 7 et ses commentaires. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Au Rabbi.
(2) Qui désirent les étouffer, alors que, bien au contraire, elles sont exagérées.
(3) A ceux qui ont les moyens d’une telle réparation.