Par la grâce de D.ieu,
2 Adar Chéni 5719,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 26 Adar Richon, dans laquelle vous me posez les questions suivantes :
A) Puisque l’on doit respecter la Chemitta, pourquoi pleut-il alors(1) ? Une telle question a déjà été posée et la réponse figure dans les propos de nos Sages, le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 11, au paragraphe 5 et le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, Parchat Tazrya, à la page 21c.
B) Peut-on prouver logiquement l’unité du Créateur ? Je ne comprends pas pourquoi cette démonstration devrait être logique, alors que tous les Juifs sont “ croyants, fils de croyants ”(2), selon l’expression du traité Chabbat 97a. En tout état de cause, puisque vous avez posé cette question, vous consulterez le Séfer Emounot Ve Déot, de Rabbi Saadya Gaon, le Chaar Ha I’houd et le Séfer ‘Hovat Ha Levavot.
C) Comment la connaissance de D.ieu ne contredit-elle pas le libre-arbitre de l’homme(3) ?
Voici ma réponse : Une telle question ne se pose même pas(4). En effet, la connaissance ne va pas à l’encontre du libre-arbitre, à la différence de la prise de conscience. Ainsi, si un homme sait lire l’avenir, il n’intervient pas pour autant sur le libre-arbitre de celui à qui il a fait cette prédiction et qui doit agir par sa propre initiative. Pour autant, il sait bien à l’avance ce qu’il va faire.
Mais, cessez donc de poser des questions, alors que vous pourriez profiter de votre temps pour étudier la Torah avec élan et ardeur, avec la crainte de D.ieu et fixer un temps pour apprendre la ‘Hassidout. Si de tout temps et en tout lieu, cela a été une nécessité, combien plus est-ce le cas à notre époque et en Terre Sainte. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) A quoi bon irriguer les chants, puisque l’on ne peut les cultiver ?
(2) Et, la foi transcende la raison.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°439, 442 et 5883.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ On sait que différents textes traitent longuement de ce sujet, en particulier le Zohar ‘Hadach, la fin des Tikounim, à la page 121b, les lois de la Techouva du Rambam, au chapitre 5, avec leurs commentaires, en particulier le Or Saméa’h, sur lequel il y aurait beaucoup à dire, le Pardès, porte 4, au chapitre 9, le Chneï Lou’hot Ha Berit, dans l’introduction de la partie consacrée au Temple, le Torah Or de l’Admour Hazaken, à la page 15a. Mais, toutes ces questions sont profondes, à la différence de la vôtre. En tout état de cause, ce point ne sera pas traité ici ”.