Par la grâce de D.ieu,
16 Adar Chéni 5719,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de la veille de Pourim, à laquelle était jointe la lettre de la mère d’un élève de votre classe. Celle-ci vous dit qu’elle est effrayée par la piété de son fils, qu’elle estime sa pratique exagérée et que celle-ci a un effet dommageable sur son état de santé. En fait, ce qu’elle dit dans cette lettre est partiellement vrai. Je fais allusion au passage dans lequel elle constate qu’il ne participe pas aux jeux de ses amis, qu’il se promène très peu. En effet, le corps doit être sain et intègre pour permettre de servir D.ieu de la manière qui convient, comme l’explique le Rambam, dans ses lois des opinions, à la fin du chapitre 3 et au début du chapitre 4. Bien plus, selon le dicton du Maguid de Mézéritch(1), “ un petit orifice dans le corps correspond à un grand orifice dans l’âme ”. Et, l’on peut constater, chez les jeunes, aux Etats-Unis, qu’une modification des habitudes physiques a aussitôt une conséquence sur l’état nerveux. En outre, à mon sens, si cette mère avait constaté que la Yechiva a rendu son fils plus joyeux, si elle avait observé qu’il prend part aux loisirs avec des amis de son âge, bien entendu en fonction du programme des études, bien plus, si elle avait constaté que son fils est engagé prendre part à ces activités également par les professeurs lui enseignant notre sainte Torah, elle aurait non seulement admis sa piété, selon son expression, mais elle aurait, en outre, eu le désir de l’intensifier.
Il est sûrement inutile de vous rappeler la différence qui est faite, par plusieurs textes, entre ce qui est “ humide(2) ” et ce qui est “ humide au point d’humecter ”. De fait, le rôle de chaque professeur, même si, en apparence, son enseignement ne porte pas sur les matières sacrées et, a fortiori, s’il a un contenu de Torah, Torah de vie, est précisément “ d’humecter ” ses élèves. Bien entendu, pour y parvenir, il doit être lui-même “ humide ” des valeurs qu’il doit leur transmettre. Celles-ci comprennent deux points essentiels, la crainte de D.ieu et la sagesse véritable, la sagesse et la volonté du Saint béni soit-Il qui se révèlent à travers notre Torah. Dans l’ordre, la crainte passe avant la sagesse et vous comprendrez ce que cela veut dire. Or, rien ne résiste à la volonté. Vous avez sûrement connaissance des trois études fixées, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Tout au moins les adopterez-vous, à l’avenir. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°4962 et 6574.
(2) Sans, toutefois, humecter ce qu’il touche.