Par la grâce de D.ieu,
29 Adar Chéni 5719,
Brooklyn
A monsieur Mi’ha Eldad,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre, qui m’est parvenu avec retard, dans laquelle vous me décrivez brièvement votre vie et l’action que vous avez menée jusqu’à maintenant, en tant que moniteur des plantations, dans le domaine agricole(1) et également dans l’école de Taana’h, qui est affiliée au réseau Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch(2). Vous me dites que vous rencontrez des difficultés et des problèmes(3). Or, vous connaissez sûrement l’assurance donnée par le Créateur du monde, Qui le dirige, selon laquelle “ Il n’agit pas avec traîtrise envers Ses créatures ”(4) et “ le résultat est à la mesure de l’effort ”(5). Cela veut dire que chacun reçoit les forces et les moyens d’assumer la mission qui lui est confiée de la façon la plus efficace et la meilleure. Or, s’il en est ainsi pour chaque fonction, combien plus est-ce le cas quand il s’agit de l’éducation des enfants basée sur les valeurs sacrées, au sein d’une école qui détermine ou, tout au moins, qui exerce une influence essentielle sur le comportement des élèves, pour tout le reste de leur vie. En pareil cas, le mérite de ce qui est public vient en aide à tous les enseignants de cette école, à ses dirigeants et à tous ceux qui apportent leur concours dans le but de la renforcer et de la développer.
J’espère qu’à quelqu’un comme vous, il est inutile d’expliquer la grande importance d’une telle fonction, ni même de souligner que, même si l’agriculture et les sciences de la nature n’appartiennent pas aux études sacrées et ne font que décrire les phénomènes naturels, le travail de la terre, il n’en est pas moins évident que s’applique, en la matière, le Précepte : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”, qui est un principe de la spiritualité et du comportement de l’homme, comme l’expliquent longuement le Rambam, dans ses lois des opinions et le Tour, Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 231. Bien plus, un élève, par la nature des choses, imite son professeur en tout point, même s’il ne reçoit son enseignement que dans une autre matière(6). Vous devez donc avoir conscience que ceux qui étudient l’agriculture et la nature auprès de vous réfléchissent et qu’ils observent votre comportement, pour ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, qu’ils en sont influencés, bien souvent pas moins que dans le domaine agricole et naturel(7), ou parfois même encore plus clairement. En effet, les enfants et les jeunes ont une tendance instinctive à recevoir plus profondément et plus aisément ce qui leur est transmis d’une manière indirecte, plutôt que par l’étude, la discipline, l’ordre et l’obligation.
Il découle de tout ce qui vient d’être dit que, si votre comportement, jusqu’à maintenant, a été inscrit dans la ligne de la Loi, ou même l’a dépassée, il est clair qu’à partir du moment où la divine Providence vous a confié la responsabilité de plusieurs Juifs, vous devez intensifier votre engagement, en étant “ humide au point d’humecter les autres ”(8). Ainsi, même si l’on n’imite que la moitié de votre comportement ou même encore moins que cela, rien ne leur manquera et ce qu’ils prendront sera conforme à l’enseignement de notre Torah. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela. A n’en pas douter, ceci constituera un grand mérite, qui multipliera la bénédiction et la réussite de D.ieu, y compris en ce qui vous concerne personnellement. Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,
Notes
(1) Vraisemblablement dans des fermes.
(2) Sous la direction du Rav Its’hak Yadgar.
(3) Vraisemblablement sur le rôle que doit assumer le destinataire de cette lettre, au sein d’une école affiliée au mouvement Loubavitch.
(4) Il n’attend pas d’elles ce qu’elles ne sont pas capables de faire.
(5) Textuellement : “ La marque sur le dos du chameau dépend du poids du fardeau ”.
(6) Qui n’est pas liée au domaine dans lequel il reçoit son influence.
(7) La prise en compte des phénomènes naturels dans les principes agricoles.
(8) Se pénétrer des valeurs morales au point d’être capable de les transmettre à ses élèves.