Lettre n° 681

Par la grâce de D.ieu,
18 Mena’hem Av 5710,

Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
et se consacre avec abnégation aux besoins
communautaires, ...

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 13 Mena’hem Av, à laquelle étaient joints trois chèques. Vous m’indiquerez à quel nom doivent être établis les reçus, à la synagogue ou bien à des particuliers, et pour quel montant. Je vous en remercie d’avance.

J’en viens au contenu de votre lettre. Mon courrier de la veille de Roch ‘Hodech Tamouz(1) n’était nullement un appel de fonds pour une institution importante, parmi d’autres, tout aussi importantes. Je voulais, au contraire, souligner l’obligation et le mérite qui nous incombent, à chacun et chacune d’entre nous. La possibilité nous est offerte de participer au financement du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, de Ma’hané Israël et des éditions Kehot, dont mon beau-père, le Rabbi assurait personnellement le fonctionnement et menait, par l’intermédiaire de ces institutions, une large part de ses activités confidentielles.

Il est différentes manières(2) de lier deux amis, un disciple à son maître, un ‘Hassid à son Rabbi. Divers stades doivent également être distingués.

De façon générale, on s’attache à lui en empruntant ses voies. On peut en définir trois catégories, que nous énoncerons en ordre croissant, en fonction des voies avec lesquelles on entend s’attacher:

A) On peut demander ou ordonner aux autres de faire. En pareil cas, on s’attache en mettant en pratique cette demande ou cet ordre.

B) On peut agir en association avec d’autres personnes. En pareil cas, on s’attache en prenant part à cette association.

C) On peut agir soi-même. En pareil cas, on s’attache à celui qui agit en le remplaçant, chaque fois que cela est possible.

Dans ma lettre de la veille de Roch ‘Hodech Tamouz, j’ai souligné aux ‘Hassidim, liés à mon beau-père, le Rabbi ou se trouvant en relation avec lui, qu’il est désormais possible d’adopter la troisième manière de s’attacher à lui. On peut, par les cinq parties de son âme, Nefech, Roua’h, Nechama, ‘Haya et Ye’hida, se lier au chef, à la tête de notre génération, mon beau-père, le Rabbi.

Après ce développement, vous imaginerez aisément l’effet que m’a fait votre réponse.

Je ne fais pas allusion au montant que vous m’adressez et pour lequel vous me présentez des excuses. A la fin du traité Mena’hot, nos Sages, énonçant un principe général, disent qu’il importe peu de donner un montant plus ou moins important, pourvu que l’on ait une bonne intention. Et l’expression "de tout ton pouvoir" prend bien en compte le pouvoir de chacun, à l’heure actuelle, qui peut donc ne pas être "tout ton pouvoir" pour une autre personne ou à un autre moment.

Je fais référence à ce que vous me dites. En lisant ma lettre, "il n’était pas possible de ne rien faire au tout et nous avons donc lancé un appel, conjointement à celui qui était un profit d’une personne que l’on nous avait demandé d’aider, il y a quelques temps déjà"(3).

On peut parfois concentrer beaucoup d’idées en peu de mots.

J’ai fait moi-même beaucoup d’effort, pendant longtemps, pour m’expliquer à moi-même de quelle manière il convient de s’attacher au Rabbi, puis pour trouver les mots permettant d’exprimer mes idées sur l’une des manières d’y parvenir et enfin pour choisir ce qui devait être intégré à cette lettre(1). Une partie de ce qui ne l’a pas été figure, du reste, dans celle-ci.

Or, en deux lignes de votre courrier, vous me dites la valeur que vous accordez à ma réflexion et la réponse que vous lui donnez. Celle-ci porte également sur ce que l’on peut y lire entre les lignes et, d’un certain point de vue, également sur ce que j’aurais pu écrire dans une deuxième lettre.

Nos Sages constatent que les hommes ont des idées divergentes. Il semble que celles-ci soient parfois même opposées.

Vous voudrez bien saluer toute la communauté de ma part.

Je conclus en vous bénissant et en vous souhaitant tout le bien,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) La lettre n°633.
(2) Voir la lettre n°662.
(3) Citation de la lettre du correspondant du Rabbi.