Par la grâce de D.ieu,
5 Iyar 5719,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse votre lettre de ce lundi :
A) Quand je souligne un mot sur le feuillet par lequel on m’interroge, en y traçant une ligne, ce qui est souligné constitue ma réponse. En l’occurrence, celle-ci allait à l’encontre de votre affirmation selon laquelle il ne résulterait aucun tort de tout cela(1).
B) Je soulignais que la méditation avant la prière et pendant celle-ci est définie par le Tanya. Vous y trouverez différentes manières de la pratiquer. Bien entendu, pour certaines d’entre elles, le texte précise clairement qui elle concerne, c’est-à-dire en aucune façon vous-même, un jeune homme qui étudie à la Yechiva et se trouve en son enceinte. De toutes les manières dont vous trouverez la description dans ce texte, il est clair que vous ne serez dans le doute que pour deux ou trois d’entre elles(2). Vous consulterez donc votre guide spirituel(3) afin de déterminer lequel vous concerne.
C) Vous me dites que, quand vous commencez à méditer à une idée de ‘Hassidout ou, plus généralement, à votre étude, vous avez quelques pensées qui vous dérangent. La solution, en la matière, est bien connue. Il faut avoir un livre ouvert devant soi, même si vous méditez avec les yeux fermés. En effet, les mots saisissent la pensée et réduisent les tracas, parfois même les font disparaître.
D) Vous me dites que vous êtes bien loin de pouvoir méditer au chapitre 41 du Tanya, depuis son début jusqu’à la page suivante, au terme : “ le Roi ”. Ne vous affectez donc pas des avances de votre mauvais penchant. Concentrez-vous quelques fois sur cette pensée et les arguments du mauvais penchant s’effondreront d’eux-mêmes.
E) Vous m’écrivez également à propos de ce que l’on sait(4). Il me semble vous avoir déjà répondu que, pour l’heure, vous devez oublier ce qui s’est passé et ne pas même penser à réparer. Ainsi, peu à peu, ceci se réduira et s’affaiblira.
En un moment propice, je mentionnerai votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez la satisfaction de tous vos besoins. Et, selon la formulation de mon beau-père, le Rabbi, vous aurez un été en bonne santé et vous connaîtrez toujours le bien(5). Vous me donnerez donc de bonnes nouvelles de tout ce que vous m’écrivez. Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rabbi n’ayant pas souligné la négation.
(2) Pour lesquelles il y aura lieu de se demander si elles concernent le destinataire de cette lettre ou non.
(3) Enseignant la ‘Hassidout à la Yechiva dont le destinataire de la présente est un élève.
(4) L’émission séminale en pure perte.
(5) Textuellement : “ un bon toujours ”.