Par la grâce de D.ieu,
24 Mena’hem Av 5710,
Au Rav, distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav C. D. Halévi(2), émissaire des sages,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre expresse, qui n’était pas datée.
J’ai été très satisfait des actions positives que vous avez menées, dans les endroits où vos voyages vous ont conduit, telles que vous les décrivez dans votre lettre. Outre ce qui est accompli lorsque vous visitez une ville, beaucoup de résultats sont obtenus sans que vous n’en ayez connaissance, pour l’heure.
Combien d’aboutissements et de fruits donneront les graines plantées durant ces visites! En effet, la sainteté porte des fruits, qui en donnent à leur tour, jusqu’à la fin du monde, Olam, de la même étymologie que Elem, le voile. Car, comme le dit mon beau-père, le Rabbi, au premier paragraphe de la causerie prononcée le 12 Tamouz(2): "La sainteté est infinie".
Lors de vos voyages, vous intervenez sans doute également pour ce qui concerne le Maamad(3). D’une part, cela fait partie de vos attributions. De plus, on peut constater, dans la pratique, que tout ce qui reçoit une formulation matérielle a un caractère durable. C’est la raison pour laquelle les prophètes faisaient parfois précéder leur prophétie d’une action concrète, comme le montrent différents passages des derniers prophètes.
Je suis surpris que, parmi les cours de Torah que vous avez pu recenser dans les synagogues, il y en ait si peu qui portent sur les lois les plus usuelles.
Pour ce qui est de votre question, mon beau-père, le Rabbi, vous a conseillé de ne pas vous mêler et c’est sans doute la meilleure attitude à adopter.
Vous me demandez si vous devez commencer maintenant votre visite des villes se trouvant sur votre chemin pour venir ici, puis de passer le mois de Tichri à New York et dans sa région.
A mon avis, il est très important, cette année, de faire usage de la fin d’Elloul et de Tichri pour renforcer votre position dans votre ville et à proximité de celle-ci. D’après les usages de ce pays, également, il s’agit d’une période d’éveil, d’effort, de réunions ‘hassidiques. Il serait bon que vous établissiez, à l’avance, un programme détaillé, vous permettant de tirer le meilleur parti de ce moment, de la manière la plus efficace.
Vous m’avez demandé, il y a quelques temps déjà, si vous deviez fonder, dans votre ville, une synagogue selon le rite du Ari Zal. Cette initiative est bonne, mais vos fonctions et votre travail font que vous ne pouvez pas vous contenter d’être en relation avec une seule synagogue. Vous devez, bien au contraire, étendre votre influence sur toute la ville et sa région.
Je recherche actuellement quelqu’un qui serait susceptible de se rendre dans votre ville, d’être le Rav de cette synagogue et qui y donnerait les cours. Bien évidemment, il aiderait à la fonder et serait placé sous votre autorité. Pour l’heure, je n’ai trouvé personne, mais je poursuis mes recherches.
Sans en faire le voeu, je mentionnerai votre nom près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, comme vous me l’avez demandé, pour que votre sainte mission soit couronnée de succès, ce qui sera le canal par lequel vous recevrez toutes les bénédictions, matérielles et spirituelles, satisfaisant tous vos besoins.
Je conclus en vous adressant ma bénédiction de réussite en tout ce qui vous concerne, pour la communauté et pour vous personnellement, de même que pour les membres de votre famille,
M. Schneerson,
Vous vous êtes sans doute mis d’accord avec le Rav H. M. A. Hadakov, à propos des points évoqués lors de la réunion ‘hassidique.
Notes
(1) Le Rav Chmouel David Raitchik, de Californie.
(2) Sefer Hamaamarim 5710, page 262.
(3) Les fonds collectés par les ‘Hassidim et mis à la disposition du Rabbi, afin qu’il mène les actions qu’il entend.