Par la grâce de D.ieu,
22 Tamouz 5719,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse au contenu de votre lettre. D.ieu vous a accordé une compétence dans le domaine de l’éducation basée sur les valeurs sacrées. Bien plus, votre action, en la matière, est de plus en plus large. Il est donc bien évident que vous devez la poursuivre, bien plus, redoubler d’ardeur et d’effort, en la matière. Car, s’il en est ainsi pour ceux qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas exercé une telle activité ou bien dont la réussite a été douteuse, combien plus est-ce le cas pour ce qui vous concerne. Chacun a une obligation de se servir de ses forces pour sauver des âmes juives, de se tenir au premier rang de ceux qui conquièrent des âmes juives, afin de révéler ce qui est caché et enfoui en elles, d’éveiller leur cœur pour le Saint béni soit-Il, pour Sa Torah et pour Ses Mitsvot, d’une manière évidente, au quotidien, dans l’action concrète.
Vous me faites part des difficultés financières inhérentes à votre situation et vous me dites que l’on vous a fait une proposition commerciale(1). Entre parenthèses, je ne vois que de faibles chances d’avenir pour une affaire individuelle en Terre Sainte, sauf à de larges dimensions ou bien pour des ressortissants d’autres pays. Il en est ainsi pour différentes raisons, en particulier du fait de la concurrence qui s’est instaurée, en la matière, entre différentes organisations. Comme je le disais, je vous fait part de cette remarque entre parenthèses, car même si l’on pouvait s’attendre à un tel avenir, au sens concret et matériel, il aurait également été exclu, à mon sens, que vous abandonniez le sort agréable qui est le vôtre, dans l’éducation basée sur les valeurs sacrées. J’ouvre une seconde parenthèse. Selon toutes les évaluations que l’on peut établir sur la base de la logique, l’éducation en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, est un domaine large, non seulement en termes d’action, mais aussi pour la potentialité de gain, au sens strict. Le salaire sera donc de plus en plus important, ce qui répond au second point(2), comme je vous l’expliquais longuement dans ma lettre. Or, conformément à l’enseignement de notre sainte Torah, on s’élève dans le domaine de la sainteté, mais non l’inverse, ce qu’à D.ieu ne plaise(3).
Vous déduirez de ce que j’ai écrit à plusieurs ‘Hassidim que, même si la soumission est à la base et à l’origine du service de D.ieu(4), son effet doit être ressenti tout au long du jour et non uniquement en disant Modé Ani(5) ou bien Hodou(6). Pour que votre action soit fructueuse, vous devez y trouver de l’intérêt, du plaisir, de la satisfaction morale, y compris d’une manière rationnelle(7). Ma proposition(8) reste donc valable si vous l’acceptez, l’un et l’autre(9), de votre plein gré et non uniquement par soumission.
En un moment propice, je mentionnerai tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément au contenu de votre lettre. Je mentionnerai également le vôtre, afin que vous me donniez de bonnes nouvelles de votre réussite considérable, en fonction de ce qui vient d’être dit. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,
Notes
(1) Qui supposerait l’abandon de l’enseignement.
(2) A la nécessité de gagner sa vie.
(3) Or, l’abandon de l’enseignement pour adopter une activité commerciale serait bien une chute.
(4) Et, se marque donc à son début.
(5) Au lever.
(6) Au début de la prière.
(7) De sorte qu’on puisse le constater et le comprendre.
(8) De conserver une fonction d’enseignant.
(9) Le destinataire de cette lettre et son épouse.