Par la grâce de D.ieu,
8 Mena’hem Av 5719,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 5 Mena’hem Av, dans laquelle vous me décrivez en quelques mots ce qui vous est arrivé dernièrement. J’ai bon espoir qu’en tout endroit où vous vous trouvez, vous n’oubliez pas, ce qu’à D.ieu ne plaise, la mission qui incombe à chaque Juif. Car, selon les termes de la Michna, “ j’ai été créé pour servir mon Créateur ” et, comme l’établissent différents textes, cette forme du service de D.ieu est le chemin de la vie quotidienne, en relation avec la Torah et les Mitsvot. En la matière, il est un grand principe, ainsi qu’il est dit : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”. Il convient donc d’influencer son entourage, afin qu’il adopte, à son tour, le même comportement. Nos Sages donnent l’assurance que “ les paroles émanant du cœur(1) pénètrent dans le cœur(2) ”. Point essentiel, le cœur de chaque Juif est en éveil pour le Saint béni soit-Il, pour Sa Torah et pour Ses Mitsvot. Néanmoins, dans certains cas, la dimension profonde de ce cœur est recouverte d’une couche de terre et d’argile. Mais, quand quelqu’un lui vient en aide pour faire disparaître cette couche qui voile et occulte, il doit lui apporter les moyens d’y parvenir, en conscience ou bien sans qu’il le sache. C’est ce qu’explique longuement le saint Tanya, à propos de l’amour caché que tous les Juifs portent à D.ieu en leur cœur et qu’ils ont hérité de leurs ancêtres. Actuellement, le moment est venu de ne plus attendre, pour venir en aide aux autres, que l’on ait soi-même atteint sa propre plénitude. Ces objectifs doivent être réalisés conjointement(3). Bien plus, chaque catégorie d’actions favorise toutes les autres, comme on peut le vérifier concrètement. Vous menez actuellement une vie basée sur l’obéissance et la soumission(4). Sans doute vous tenez-vous donc, en votre esprit, le raisonnement suivant : s’il en est ainsi pour les injonctions d’un homme de chair et d’os(5), combien plus est-ce le cas pour l’ordre reçu du Créateur de l’homme, le Roi, Roi suprême, le Saint béni soit-Il.
Vous faites référence à votre père et vous me demandez s’il doit changer de travail. En pareil cas, il convient de ne pas abandonner le moyen que l’on a d’assurer sa subsistance avant d’être pratiquement certain que l’on pourra gagner sa vie par celui que l’on entend adopter. En un moment propice, je mentionnerai votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément à ce que vous m’écrivez. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela, y compris, bien entendu, de la diffusion des sources(6). C’est ainsi que l’on hâte l’accomplissement de la promesse selon laquelle cette période(7) se transformera en joie, en allégresse et en “ héritage sans limite ”. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Bien entendu, une union avec une jeune fille dont la relation avec la Torah et les Mitsvot n’est pas ce qu’elle devrait être entraînerait de nombreuses complications que l’on ne peut pas toujours imaginer d’emblée.
Notes
(1) De celui qui les prononce.
(2) De celui qui les écoute.
(3) On doit, en même temps, se parfaire soi-même et se consacrer aux autres.
(4) Le destinataire de cette lettre est vraisemblablement dans l’armée.
(5) Par exemple, un officier.
(6) De la ‘Hassidout.
(7) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.