Par la grâce de D.ieu,
3 Elloul 5710,
Que les monts apportent paix et bénédiction
au grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu, rendant
le jugement, vivace et aux nombreux accomplissements,
conduisant sa communauté dans la droiture, qui éclaire
et illumine, dont l’apparence est favorable, descendant
des Justes, Rabbi Meïr Chlita Abuhatsira, guide spirituel
de la communauté de Midlat(1),
J’espère que vous allez bien,
J’ai entendu parler, avec plaisir, par notre représentant, le grand Rav, homme aux multiples accomplissements, pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot, se consacre très fidèlement aux besoins communautaires, qui sait renforcer la Torah et le Judaïsme, Rabbi Binyamin Gorodetski(2), de vous-même et de vos actions pour diffuser la Torah et le Judaïsme, dans votre communauté et autour de celle-ci, dans la région où s’exerce votre influence.
Conformément à votre demande, qui m’a été transmise par le Rav Gorodetski, j’ai mentionné votre nom et celui des membres de votre famille, pour que vous connaissiez tout le bien, lorsque je me trouvais près du tombeau du Juste, notre chef, mon beau-père, le Rabbi.
Ainsi, vous serez inscrits et scellés pour une bonne année, de sorte que soient satisfaits les besoins de chacun et de chacune d’entre vous. A n’en pas douter, le Juste vous bénira. Le Zohar, tome 3, page 71b, dit, en effet, qu’après avoir quitté ce monde, il s’y trouve plus que de son vivant. Et le Saint béni soit-Il exaucera pleinement les bénédictions, matérielles et spirituelles, du Juste.
Vous savez(3) que le chapitre 27 d’Igueret Hakodech, de l’auteur du Tanya, console doublement "ceux qui sont brisés, souffrent et gémissent" et vous consulterez également le Or Hatorah du Tséma’h Tsédek, à la Parchat Chemot, page 64, qui précise ce dernier terme. Le Juste "distribue la vitalité à tous les vivants qui sont attachés à lui, à la mesure de cet attachement sincère et de l’amour véritable et pur qu’on lui voue".
Le Séfer Hahichtat’hout précise que "ceux qui ne le connaissaient pas, de son vivant, mais ont étudié les livres qu’il nous a légués, qui reçoivent la clarté de son enseignement et se renforcent, grâce à lui, dans leur service de D.ieu, ceux-là peuvent, à n’en pas douter, être considérés comme ses disciples. Ils ont foi en ce Juste et bénéficient de la lumière de sa Torah. Car, les feuilles existent grâce aux racines".
Mon beau-père, le Rabbi, explique, dans une lettre, que "le grand désir de s’attacher avec le maître peut être satisfait uniquement quand on étudie les discours ‘hassidiques qu’il prononce et rédige. Voir son visage n’est pas suffisant."
Dans une seconde lettre, il précise que "à celui qui demande comment s’attacher à moi, puisque je ne le connais pas personnellement, je dirais qu’il est possible d’y parvenir réellement grâce à l’étude de la Torah. Celui qui apprend mes discours ‘hassidiques, lit mes causeries, se lie à mes amis, les ‘Hassidim et les élèves de la Yechiva, dans leurs études et dans leurs réunions, accède à ma requête en lisant des Tehilim(4) et en respectant les temps d’étude, m’est effectivement attaché."
En étudiant l’enseignement et les causeries du Rabbi, en suivant le droit chemin qu’il nous a tracé, "tel le visage qui se reflète dans l’eau", un esprit en suscitera un autre, qui se révélera pleinement. Car, dans ce monde de l’action, il est, aujourd’hui, encore plus présent que de son vivant et y assume toujours sa mission.
Mais, l’on s’attache encore plus clairement à lui en prenant part à sa sainte œuvre. J’ai bon espoir que vous nous apporterez votre concours, dans toute la mesure du possible, comme vous l’avez dit à notre représentant, le grand Rav, Rabbi Binyamin Gorodetski. Grâce à vous, le Saint Nom de D.ieu sera grandi dans le monde, Amen, puisse-t-il en être ainsi.
Par colis séparé, je vous ai envoyé un Tanya et quelques fascicules de mon beau-père, le Rabbi. Vous voudrez bien me confirmer les avoir reçus.
Je conclus en vous souhaitant d’être inscrit et scellé pour une bonne année, de bien vous porter, de voir votre Torah se développer. Vous aurez le mérite de conduire votre communauté, dans le calme, sur le chemin qui conduit vers la maison de D.ieu, de manière paisible et dans la largesse.
J’attends de vos bonnes nouvelles et il n’est de bon que la Torah et les Mitsvot,
Mena’hem Schneerson,
Le grand Rav et ‘Hassid, Rabbi Binyamin Gorodetski, m’a rapporté que vous disposez de plusieurs livres de Kabballa, rédigés par votre père et votre grand-père. Ceux-ci contiennent, sans doute, le luminaire de notre sainte Torah, plus précieuse que des perles.
Je serais très intéressé de posséder ces livres dans notre bibliothèque. Si vous vouliez nous en faire cadeau, je vous exprime, par avance, ma reconnaissance.
Notes
(1) Au Maroc. Voir, à propos du Rav Abuhatsera, la lettre n°746.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°660.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°561.
(4) L’étude quotidienne du ‘Houmach et du Tanya n’était pas encore instaurée lorsque fut écrite cette lettre du précédent Rabbi.