Par la grâce de D.ieu,
4 Tichri 5720,
Brooklyn,
Je vous bénis et vous salue,
Je fais réponse à votre lettre du 26 Elloul, dans laquelle vous soulevez plusieurs questions, pour lesquelles vous trouverez de brèves réponses ci-après(1) :
A) De façon générale, le comportement d’un Juif ou d’une Juive doit emprunter des voies agréables et pacifiques. Tel est le chemin de la Torah, de la même étymologie que Horaa, enseignement, ainsi qu’il est dit : “ ses voies sont des voies agréables et tous ses chemins sont paix ”(2).
B) Il est bien évident qu’un ou une élève doit écouter les enseignants et les enseignantes, comme l’établissent différents textes, en particulier le Choul’han Arou’h, dans les lois du respect dû au maître(3).
C) Ce que vous écrivez à propos du rite Ari Zal est judicieux(4). Celui qui l’a établi(5) l’a choisi parmi différents rites, de sorte qu’il soit adapté pour tous, comme l’explique longuement le Likouteï Amarim du Maguid de Mézéritch, qui est le maître de l’auteur du Séfer Haflaa et de celui du Séfer Ha Mikna, l’un et l’autre des érudits d’envergure mondiale, dont les livres sont étudiés dans toutes les Yechivot.
D) Celui qui prie, à titre individuel, dans une synagogue d’un autre rite, a le droit de conserver le sien. Il n’y a, en la matière, absolument aucun risque(6), à condition, bien évidemment, que cet individu ne soit pas l’officiant. Mais, comme je l’ai dit plus haut, cela doit se passer d’une manière agréable et sans insistance.
E) D’après ce qui a été dit au paragraphe C, il est clair que l’on peut passer(7) du rite ashkénaze au rite séfarade et de ce dernier au rite Ari Zal, qui est le rite ‘Habad, mais non l’inverse. Il serait donc bon de maintenir ce rite, puisque, selon ce que vous écrivez, vous l’avez d’ores et déjà adopté et vous continuez encore à le faire. Vous le ferez, à n’en pas douter, d’une manière agréable et pacifique. Ainsi, vous obtiendrez le plein accord de votre enseignante.
J’espère que votre comportement est, en tout point, conforme à celui des jeunes filles juives, chacune d’entre elles étant définie comme une descendante de Sarah, Rivka, Ra’hel et Léa. C’est actuellement(8) le moment de prendre de bonnes décisions, afin de parvenir à un ajout, en la matière. De fait, on constate, à ce propos, une motivation particulière, pendant les dix jours de Techouva, ainsi qu’il est dit : “ Recherchez D.ieu pendant qu’Il peut être trouvé, invoquez Le quand Il est proche ”. En un moment propice, je mentionnerai tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de chacun d’entre eux. Avec ma bénédiction afin d’être définitivement inscrite pour une bonne année,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
N. B. : Pour compléter ce qui a été dit plus haut, j’ajouterai que le fait qu’il n’y a rien de répréhensible à prier selon votre rite, même si la communauté en a un autre, est établi par différents textes, en particulier les Pisskeï Dinim du Tséma’h Tsédek, partie Ora’h ‘Haïm, au chapitre 236. Et, l’on sait que tel était le comportement de l’auteur du Haflaa et celui de son maître(9). De même, la permission de passer du rite ashkénaze au rite séfarade et de ce dernier au rite Ari Zal, qui est celui de ‘Habad, mais non l’inverse, est énoncée par les responsa Min’hat Eléazar, tome 1, au chapitre 1 et par le Kountrass Chiyoureï Min’ha Le Chem, qui cite plusieurs ouvrages traitant de cette question.
Notes
(1) Voir également la lettre suivante.
(2) Le destinataire de cette lettre est vraisemblablement une jeune fille qui a adopté les coutumes des ‘Hassidim, ce qui a suscité quelques problèmes relationnels.
(3) Ces problèmes ont également affecté les relations de cette jeune fille avec ses enseignants.
(4) Vraisemblablement la décision de l’adopter.
(5) L’Admour Hazaken.
(6) De former plusieurs groupes, au sein d’une même synagogue, ce qui est interdit.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°7032.
(8) Entre Roch Hachana et Yom Kippour.
(9) Le Maguid de Mézéritch.