Par la grâce de D.ieu,
11 Tichri 5720,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux multiples
accomplissements, le Rav E. L.(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 5 Tichri, de même que votre lettre et vos salutations qui m’ont été transmises par une personne de votre ville venue ici. Je vous en remercie beaucoup. Puisse D.ieu faire que chacun d’entre nous, au sein de tout Israël, ait le mérite d’obtenir ce qui résulte de la Mitsva des quatre espèces(2). Car, il s’agit là d’une Mitsva ayant portée générale, au même titre que toutes celles du mois qui a lui-même une portée générale et qui est rassasié de tout le bien(3). Mais, pour que la révélation en soit obtenue ici-bas, le processus doit d’abord commencer dans le cœur de l’homme. C’est précisément pour cette raison que l’on rapporte les quatre espèces vers son cœur(4). Et, c’est à ce propos qu’il est écrit : “ Il a placé le monde dans leur cœur ”, dans celui de l’homme. De la sorte, sont obtenues la bénédiction et la réussite, en abondance, pour toute l’année, dans tous les domaines, matériels et spirituels à la fois. Avec ma bénédiction pour une joyeuse fête du temps de notre joie(5), qui approche et pour donner de bonnes nouvelles,
N. B. : Vous m’interrogez sur ma lettre(6), concernant votre livre intitulé : “ Recueil de propos sur la Torah ”(7). Vous connaissez l’enseignement du Tséma’h Tsédek, reprenant la formulation de nos Sages : “ Nous sommes les travailleurs du jour ” et nous révélons donc, dans le monde, le jour, la lumière, ainsi qu’il est dit : “ Et, D.ieu appela la lumière : jour ”. Si vous pensez que ma lettre peut inviter à la crainte de D.ieu, à la Torah et aux Mitsvot, il est bien clair que vous pouvez la publier dans le second tome de votre livre. Vous faites référence à la parole et au verbe(8). A ce propos, il convient de faire les distinctions suivantes :
A) Du point de vue de celui qui les prononce, le verbe peut être silencieux, alors que la parole est révélée, affirmée. Et, vous consulterez le Zohar, tome 3, à la page 132b, de même que le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, Parchat ‘Houkat, à la page 57c.
B) Du point de vue de celui qui les écoute, le verbe est doux, léger, alors que la parole est dure, selon le traité Makot 11a et le Likouteï Torah du Ari Zal, au début de la Parchat Haazinou, à la référence citée par votre lettre.
Vous citez également le Zohar, tome 2, à la page 79b et vous consulterez, à ce propos, la Me’hilta, citée par le commentaire de Rachi. La réponse à la question que vous posez est donnée par le Or Ha ‘Hama, à la même référence.
Notes
(1) Le Rav Eliézer Lippa Lavi, de Jérusalem. Voir, à son sujet, les lettres n°6731 et 7358.
(2) De Soukkot. Le Rav Lavi écrivait, en effet : “ J’adresse au Rabbi Chlita, ce jour, par poste aérienne, un Ethrog que j’ai cueilli moi-même ”.
(3) Le mois de Tichri.
(4) Pendant la bénédiction et la lecture du Hallel.
(5) La fête de Soukkot.
(6) Il s’agit de la lettre n°6801.
(7) Le Rav Lavi demandait au Rabbi s’il pouvait publier cette lettre.
(8) Dans ce recueil de propos sur la Torah, à la page 106, Parchat Vaéra, il est dit : “ J’ai cité l’auteur de l’ouvrage : ‘L’écriture et la tradition’, au nom du saint Zohar, de Rabbénou Be’hayé et du Gaon de Vilna, selon lequel la parole est révélée alors que le verbe est caché. Mais, en méditant au Likouteï Torah de notre maître, Rabbi ‘Haïm Vital, à la Parchat Haazinou, j’ai cru y trouver l’affirmation inverse ”.