Par la grâce de D.ieu,
29 Mar’hechvan 5720,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, aux multiples
connaissances, le Rav C. Y(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de l’issue du Chabbat Parchat Le’h Le’ha, me rapportant la manière dont on été interprétés mes propos, dans ma précédente lettre(2). Vous dites vous-même que vous avez du mal à les justifier d’après la Hala’ha. Vous précisez ce qu’on leur répond : on leur donne ce qui leur revient de droit. Il est clair que ceci ne veut rien dire, d’après la Torah, ni d’après la ‘Hala’ha, ni dans l’action concrète, sauf si l’on veut se voiler la réalité et les actions dont il est ici question. En effet, tout cela ne leur appartient nullement et point n’est besoin d’en dire plus, tant cela est pénible et effroyable.
Vous me dites que, concrètement, pour vous également, l’interdiction de la coalition, à laquelle je faisais allusion, constitue un fait nouveau. Cette idée nouvelle n’est pourtant pas la mienne. Elle est clairement exprimée par le Choul’han Arou’h et elle fait partie de la Hala’ha, concrètement applicable. Le fait nouveau que j’ai introduit est le suivant. Je n’ai trouvé aucune référence, parmi les Décisionnaires, à l’argument selon lequel cette situation est un fait établi, depuis plusieurs années déjà, ce que j’ai entendu également à propos des bateaux israéliens(3). Bien au contraire Il semble que ce soit le moyen de justifier toute la situation, comme l’explique le discours ‘hassidique intitulé : “ Et, les mille neuf cents ”(4) dont je ne sais pas, pour l’heure, qui l’a prononcé ou rédigé, bien que, semble-t-il, on y trouve également des explications de l’Admour Hazaken(5). Il y est expliqué, en effet, que nos générations se trouvent en état d’évanouissement profond. C’est la raison pour laquelle on murmura leur nom, dans l’oreille des Juifs(6) en faisant venir le Baal Chem Tov, dont le nom était Israël. Néanmoins, cet évanouissement présente également un aspect positif, car si l’on avait conscience de ce qui se passe, on ne pourrait en supporter la douleur, c’est bien évident.
Nous approchons du mois de Kislev, celui des miracles et de la délivrance, précisément liés à l’huile qui ne se mélange à aucun autre liquide, dont la lumière est sans cesse accrue(7), que l’on refuse de comparer aux bœufs de Soukkot(8), bien qu’ils soient liés aux nations du monde et les protégeaient, dans le Temple. Ainsi, nous mériterons enfin l’accomplissement de la promesse selon laquelle : “ Ils seront pour toi et pour nul autre que toi ”(9). Puisse D.ieu faire qu’il en soit ainsi au plus vite, avant même le début de ce mois(10). Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
M. Schneerson,
Vous faites remarquer qu’à la fin du chapitre 9 d’Iguéret Ha Kodech, il faudrait dire : “ et s’attacher à D.ieu ”, plutôt que : “ et s’attacher à Lui ”. Néanmoins, ceci ne permettrait pas de comprendre la suite, “ à elle ”, faisant référence à la Soukka de David, ou bien “ à lui ”, s’appliquant à David lui-même. En outre, il est question, avant cela, du service de D.ieu ou de la Soukka de David, mais non de s’attacher à D.ieu. Les premières éditions de Iguéret Ha Kodech portaient déjà la version parvenue jusqu’à nous, mais non la seconde. Il semble que “ à elle ” fasse bien référence à la Soukka de David, c’est-à-dire, à l’Attribut de Royauté, Mal’hout et à la Présence divine. De fait, différents textes disent que l’on doit : “ s’attacher à la Présence divine ” et, sur l’ensemble de ce sujet, vous consulterez le Likouteï Torah, Parchat ‘Houkat, à la page 63d et Parchat Reéh, à la page 20b.
Notes
(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, de Jérusalem. Voir, à son propos, la lettre n°7066.
(2) Il s’agit de la lettre n°7066, relative à l’interdiction de faire partie de la coalition gouvernementale.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°7040.
(4) Qui est imprimé dans le Séfer Ha Maamarim de l’Admour Hazaken, Béréchit Chemot, à la page 419 et dans le Migdal Oz, à la page 484. Le présent extrait se trouve à la page 358 du Migdal Oz. Il appartient au discours ‘hassidique intitulé : “ Afin de comprendre la question ”.
(5) Voir ce Séfer Ha Maamarim, à la page 504, dans les notes et le Migdal Oz, à la page 483, concernant ce discours, de même que le Migdal Oz, à la page 356, à propos du discours : “ Afin de comprendre la question ”. Il semble que, dans le manuscrit dont disposait le Rabbi, les deux discours étaient présentés conjointement. C’est pour cela qu’il précise : “ on y trouve également des explications de l’Admour Hazaken ”.
(6) Ce qui est une pratique favorable pour qu’une personne évanouie reprenne conscience.
(7) Puisque les lumières de ‘Hanouka sont allumées en ordre croissant.
(8) Qui sont sacrifiés en ordre décroissant et Beth Chamaï, dont la Hala’ha ne retient pas l’avis, en déduit que les lumières de ‘Hanouka sont également allumées en ordre décroissant.
(9) Le sacrifice unique de Chemini Atséret fait allusion au peuple d’Israël, alors que les soixante dix bœufs correspondent aux soixante dix nations.
(10) De Kislev.