Lettre n° 7298

Par la grâce de D.ieu,
15 Iyar 5720,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav Its’hak(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 12 Iyar, contenant une demande de bénédiction qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera :

A) Vous m’interrogez sur la fin du premier chapitre du Tanya : “ Tous les Juifs possèdent aussi, par nature, des qualités, comme la pitié ou les bonnes actions, découlant d’elle(2) ”. Vous me demandez pourquoi n’est pas mentionnée la retenue(3). La raison en est la suivante : il ne s’agit pas d’une qualité naturelle, innée. Bien au contraire, les Juifs sont “ effrontés parmi les nations ”. C’est donc uniquement dans un second temps(4) qu’ils parviennent à acquérir cette retenue, comme l’expliquent les traités Nedarim 20a et Beïtsa 25b.

B) Avant cela, le texte dit : “ Pendant que l’on commet des fautes, on est appelé un impie accompli. Si, par la suite, on accède à la Techouva, on est appelé un Juste parfait ”. Vous me demandez comment s’appelle celui qui n’a pas encore accédé à la Techouva(5). La Hala’ha le précise dans la partie révélée de la Torah, à propos de celui que l’on ne croit pas, quand il porte témoignage. Et, la ‘Hassidout précise que la faute suscite une tache, que celle-ci subsiste tant que l’on n’est pas parvenu à la Techouva. Tel est donc le nom qu’il porte.

Vous me dites que votre petit-fils, Chnéor Zalman, est parvenu à l’âge de la pratique des Mitsvot. Puisse D.ieu faire que, de cet âge de treize ans et de l’astreinte à la pratique des Mitsvot, il grandisse, accède, à quinze ans, à la Guemara, comme le tranche la Michna, dans le traité Avot, au chapitre 5. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, en bonne santé,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav I. Dubov, de Manchester. Voir, à son sujet, la lettre n°7070.
(2) De l’âme animale.
(3) Puisqu’il s’agit des trois qualités par lesquelles les Juifs se distinguent. Voir, à ce sujet, la lettre n°1793.
(4) Ils ne la possèdent pas d’emblée.
(5) Mais, n’est plus au moment de la faute.