Lettre n° 732

Par la grâce de D.ieu,
16 Elloul 5710,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, en leur temps, vos deux lettres qui n’étaient datées ni l’une ni l’autre. Du fait de mes nombreuses occupations, je n’ai pas pu vous répondre auparavant.

Selon ce que vous me dites de vos relations avec votre seconde épouse, après avoir fait état de tous vos griefs et des dissensions qu’il y a entre vous, je pense que tout cela est sans fondement, qu’il n’y a là que de simples divergences.

Parmi leurs causes, il y a sûrement l’intervention de tierces personnes, la médisance. A mon avis, il faut donc trouver un moyen de vous rapprocher l’un de l’autre. Dans la mesure du possible, vous devriez déménager, afin de vous éloigner de ceux qui colportent des ragots et qui ont recours à l’exagération. Ainsi, il y aura bon espoir que, peu à peu, les divergences et les disputes s’estompent, jusqu’à ce que la paix et le calme s’instaurent entre vous.

Nos Sages indiquent qu’une femme pleure facilement. Vous lui parlerez donc gentiment et il sera plus aisé de vous faire entendre. Une réponse douce peut apaiser la colère, même si celle-ci est justifiée et combien plus, en l’occurrence, puisque ce n’est pas le cas, mais qu’il s’agit uniquement d’une manifestation d’émotivité.

Nos Sages soulignent que la seconde épouse d’un homme lui est accordée selon ses actions. Au delà du sens simple, cela veut dire également que sa relation avec elle dépend de ses actions, beaucoup plus qu’avec sa première épouse. En effet, cette union dépend directement de son comportement.

Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion du 18 Elloul et, à la fin du discours intitulé "Mon coeur te dit", vous trouverez une citation du Likouteï Torah, selon laquelle on peut, pendant le mois d’Elloul, rencontrer le Roi dans le champ, c'est-à-dire dans un lieu qui n’est pas destiné à l’habitation. Or, chaque homme porte en lui une ville, un champ et un désert.

Lorsque le Roi se trouve dans le champ, quiconque le désire peut aller l’y rencontrer. Le Roi accueille chacun avec bienveillance et Il montre un visage souriant.

L’effort de l’homme provoque l’éveil céleste, surtout en Elloul, mois dont le nom est constitué des initiales des mots formant le verset "Je suis à mon Bien Aimé", ce qui est un début et conduit à "mon Bien Aimé est à moi". C’est le comportement que chacun d’entre nous doit adopter envers son entourage proche. Il peut sembler que l’autre est un homme du champ, ce peut même être effectivement le cas, mais l’on doit, malgré tout, lui réserver un bon accueil et lui sourire.

En Elloul, une telle relation s’instaure entre le Saint béni soit-Il et le peuple d’Israël. Or, le monde inférieur est à l’image du monde supérieur, selon le Zohar, tome 1, page 38a. Ce temps est également propice pour qu’une telle attitude s’instaure dans ce monde inférieur, entre un homme et son prochain, entre un mari et son épouse.

Vous fixez sûrement un temps pour étudier l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi, qui est un large réceptacle pour susciter et recevoir ses bénédictions, matérielles et spirituelles.

Comme vous me l’avez demandé, je mentionnerai votre nom, celui de votre épouse et des membres de votre famille, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. Le Juste qui a quitté ce monde s’y trouve plus que de son vivant. Il accordera donc sa bénédiction pour la satisfaction de tous vos besoins. Et, D.ieu accomplira pleinement ses bénédictions.

Je conclus en vous souhaitant d’être inscrit et scellé pour une bonne année. J’attends de vos bonnes nouvelles, la paix et le calme qui se sont instaurés chez vous. Car, la paix est le réceptacle qui contient la bénédiction pour le monde,

Mena’hem Schneerson,