Par la grâce de D.ieu,
25 Sivan 5720,
Brooklyn,
Au jeune homme, qui se consacre aux besoins
communautaires, le Rav Immanouël(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu le périodique dans lequel sont publiés plusieurs articles sur le Baal Chem Tov et sur différents points du Judaïsme. Bien entendu, j’ai été satisfait de ce que vous écrivez, à propos du Baal Chem Tov, de son enseignement et de ses conceptions. J’espère que l’intérêt sera mutuel, non seulement pour les lecteurs, mais aussi pour le rédacteur. C’est bien évident. Et, à n’en pas douter, vous m’enverrez la suite. Je vous en remercie d’avance. Conformément à la coutume des Juifs, je formulerai quelques remarques sur ce qui a déjà été édité, car on en retrouvera peut-être l’équivalent dans les prochains articles. En outre, il convient, à mon sens, de réfléchir à la publication de la suite sous la forme d’une brochure spécifique, avec, bien entendu, les améliorations et les corrections qui s’imposent lors du passage d’un périodique à un fascicule indépendant.
Ces remarques sont formulées à l’issue d’un examen rapide et j’en introduirai une première, ayant une portée générale. Vous citez de nombreux auteurs, dans les notes et, plus encore, dans le corps du texte. Pour certains d’entre eux, on peut réellement se demander s’il est justifié de les citer dans les références, même si tous ne les consultent pas. Combien plus une telle question se pose-t-elle à propos du corps du texte. Bien plus, s’agissant de ce que vous écrivez et de ce que vous citez, on peut choisir comme références des auteurs et des ouvrages sur lesquels il n’y a pas de contestation. Si vous relisez vos articles, vous comprendrez sûrement à qui je fais allusion. En pareil cas, quand on a un doute, on doit adopter une attitude rigoriste, car les lecteurs appartiennent à des cercles divers et variés(2).
B) Dans le second chapitre, à la fin du paragraphe qui fait référence au Zohar, la citation du Yerouchalmi, traité Sanhédrin, chapitre 1, au paragraphe 2 : “ Suffis-toi du fait que moi-même et ton Créateur, nous connaissons ta force ”, doit être corrigée.
C) Au chapitre 4, à propos des écoles, vous citez le témoignage figurant dans les mémoires de Chlomo Maïmon. Il est établi que celui-ci n’est pas crédible, en la matière, car la haine qu’il éprouve pour de telles pratiques lui ont fait dépasser la mesure, dans différents domaines.
D) Concernant ce qui est dit au chapitre 5, Adam Baal Chem et le Baal Chem Tov ne se sont jamais rencontrés, selon les lettres qui sont publiées dans le Ha Tamim. Ceci contredit votre affirmation selon laquelle ils étudièrent ensemble. De même, à la fin de ce chapitre, vous dites que l’on a conservé l’original du manuscrit adressé par le Baal Chem Tov à son beau-frère. Or, mon beau-père, le Rabbi, a déjà longuement expliqué, dans sa lettre, que les écrits des archives de Herson sont des copies et non des originaux(3).
E) Au début du paragraphe 26, qui est le dernier, la formulation n’est pas adaptée. En outre, il en est de même pour le contenu, car on ne peut pas dire que, depuis sa naissance, ou même dès l’âge de dix ans, le Baal Chem Tov ne voulait pas se révéler. Le Likouteï Dibbourim précise qu’il resta caché pendant vingt six ans, ce qui veut dire depuis sa naissance(4) jusqu’à ce qu’il atteigne cet âge. Par la suite, il étudia pendant dix ans et, enfin, il se révéla pendant vingt six ans(5). Néanmoins, tout ceci n’a d’autre but que d’encourager cette entreprise(6), car cette publication dans les périodiques est judicieuse et il est bon de la poursuivre. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Le Rav I. Schohat, de Toronto. Voir, à son sujet, la lettre n°7065.
(2) Y compris parmi ceux qui interprèteront cette citation comme une preuve de la validité de ces ouvrages.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°7338.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Cela ne veut pas dire que, délibérément, il se cacha depuis cet âge ”.
(5) Le Baal Chem Tov vécut soixante deux ans.
(6) La publication de ces articles.